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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/328

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Chambre. Le centre gauche et la gauche, avec M. Thiers et Odilon Barrot, réclamaient l’abaissement du cens, l’adjonction des capacités, une loi contre le cumul des fonctions législatives et des fonctions publiques. Jules Simon appartenait d’esprit à la nuance modérée de la gauche. Sondé sur ses intentions par M. Robert et par quelques amis de Lannion, MM. Pollard, Alliou, Savidan, Seber, Nicolas, etc., qui voyaient pour lui des chances de succès dans ce collège électoral, il répond à leurs ouvertures le 28 mars 1846. On ne savait encore au juste quels seraient les candidats. Le général Thiard, que soutenait l’opposition, voulait, dit-on, choisir un autre collège. S’il maintenait sa candidature à Lannion, Jules Simon était décidé à ne pas se présenter.

« Ceci, dit-il à son correspondant, n’est pas affaire de tactique, mais de conscience… Moi électeur, pour vous parler franchement, je n’abandonnerais pas un honnête homme, dont le caractère et l’opinion me conviendraient, uniquement pour avoir un représentant plus jeune et plus actif… J’ajoute que rien ne me presse. Vous savez, mon cher ami, que j’ai envie d’être député. Je ne le cache pas ; je n’affiche pas des airs de Caton ; mais je puis dire avec la même sincérité que j’ai le temps d’attendre. J’ai un ouvrage commencé ; je n’ai que trente et un ans. Si je voyais Lannion dans de telles dispositions pour moi que je pusse concevoir un espoir raisonnable de succéder à M. Thiard, cela me contenterait parfaitement comme avenir politique. »

C’est seulement au cas où M. Thiard ne se présen-