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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/382

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vir exclusivement de cette langue dans leurs communications entre eux et que tout candidat à une fonction élective prenne l’engagement de soutenir le mouvement linguistique irlandais. » Autre motion à signaler, celle du P. Murphy, demandant « que le gaélique, jusqu’alors admis dans l’enseignement secondaire et supérieur, mais insuffisamment étudié, y soit traité sur pied d’égalité avec les autres langues anciennes et modernes. »

Pour considérable qu’ait été son rôle dans le relèvement du parler gaélique, la Society for the preservation of the Irish language ne remplissait et ne pouvait remplir cependant, par l’esprit même de ses statuts, qu’un des articles du programme nationaliste. La Ligue gaélique (Connradh na Gaedhilge), fondée en 1893, se proposa tout ensemble « de relever la nationalité et la langue de l’Irlande. » Voyant elle aussi dans cette langue « la plus sûre arme de salut contre les Saxons, » cette Ligue, qui avait pour organe le journal Fainne an Lae (Le Point du Jour) et la revue Amclaidheamh soluis (le Glaive de la Lumière), commença par créer des comités de propagande dans la plupart des villes du pays et parmi les Irlandais d’Amérique. À Dublin même et sous son influence, les jeunes gens des meilleures familles se firent un point d’honneur de ne plus parler entre eux qu’en gaélique. Mais la restauration de la langue n’était ici qu’un moyen, non un but. Comme le disent les promoteurs du mouvement, c’est bien à un essai de « désanglicisation sous toutes ses formes » que la ligue conviait ses adhérents. M. Fournier