Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/402

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fod de Wresham, il s’écriait : « Je vais vous dire une chose qui choquera peut-être quelques hommes, comment les appellerai-je ? des hommes qui s’intitulent à tout propos des hommes du XIXe siècle, et cette chose, la voici : à mon avis, le principe de nationalité, le principe de ce que je nommerai le patriotisme local, est une chose non seulement anoblissante en elle-même, mais grandement utile au point de vue matériel. » De l’avis du great old man cet attachement à la petite patrie ne pouvait être qu’ « un appel à l’énergie, un mobile pressant pour travailler à son progrès, » et il concluait en disant que, « si la renaissance de l’idée de race, la reprise de nationalité qu’on remarque chez les peuples celtiques doit tendre au vigoureux développement de l’homme, doit le rendre plus homme qu’il ne pourrait l’être sans elle, ce n’est pas seulement au point de vue moral, mais aussi au point de vue économique, que ces peuples en tireront profit. »

Tant qu’elles étaient isolées, indifférentes ou même hostiles les unes aux autres, les aspirations nationalistes des différentes familles celtiques de la Grande-Bretagne n’avaient peut-être pas grand avenir. C’est à entretenir cet isolement que s’était attachée jusqu’ici la politique anglaise. Elle y avait d’autant moins de peine que chacune des familles celtiques, jalouse des privilèges accordés ou promis à une autre qu’elle, réclamait immédiatement la même faveur pour ses membres et, s’il apparaissait qu’elle ne pût l’obtenir, faisait tous ses efforts pour que la concession fût retirée ou restât lettre morte. Voilà pourquoi le home-