Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/282

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nuit et jour, et un grand nombre de personnes les ont entendus. Mais, après la découverte de la grande mine, on ne les entendit plus. Lorsque je commençai à fouiller les mines d’Elwyn-Elwyd, les Frappeurs travaillèrent si fort pendant un temps qu’ils effrayèrent de jeunes ouvriers. C’était lorsque nous poussions des niveaux et avant d’arriver au minerai que les bruits avaient le plus de consistance : ils cessèrent quand nous atteignîmes le minerai. Et, sans doute, on discutera nos assertions. J’affirme cependant que les faits sont réels, quoique je ne puisse ni ne prétende les expliquer. Les sceptiques peuvent sourire. Pour nous, mineurs, nous n’en continuerons pas moins de nous réjouir et de remercier les Frappeurs ou plutôt Dieu qui nous envoie leurs avertissements. »

Les Frappeurs ont-ils été mortifiés par l’incrédulité croissante des ouvriers ? N’avaient-ils plus de filon à leur révéler ? À quelque parti qu’on se range, un fait demeure : c’est que la même croyance était répandue dans tous les pays d’origine celtique et que les Frappeurs étaient connus dans la Cornouaille anglaise comme en Bretagne, du temps qu’on y exploitait les mines argentifères de Pompéan, d’Huelgoat et de Poullaoüen.

J’aurais voulu, en sortant de l’Albion, visiter deux ou trois de ces maisons de mineurs dont les gracieux dehors nous avaient si favorablement prévenus le long du canal de Glamorgan. Mais l’heure pressait. Un déjeuner offert par la municipalité nous attendait à Pontypridd. Il n’y avait qu’à plier bagage. Notre wagon était heureusement muni d’un lavabo, mais c’est un