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Barzaz: les chants inventés, les chants démarqués, les chants arrangés.

« Parmi les premiers, disait-il, on peut citer les Séries en grande partie, le Tribut de Nominoé, la Marche d’Arthur, le Vin des Gaulois, la Prophétie de Gwenc’hlan, Merlin, Lez-Breiz en grande partie, Alain le Renard, Héloïse et Abeilard, Jeanne la Flamme, la Bataille des Trente, le Combat de Saint-Cast. Les chants dits historiques rentrent tous à peu près dans la seconde catégorie ; le procédé est des plus simples : au lieu de soldat, vous mettez croisé, et, au lieu d’un chant du XIXe siècle, vous en avez un de l’époque des croisades. Les chants d’amour et les ballades ont, en général, un fonds populaire, mais tous ont subi, dans la langue au moins, quelque modification. »

Ainsi pas une pierre ne restait debout du magnifique monument bâti par La Villemarqué à la gloire de sa province natale. Effondrement lamentable ! Vanité, précarité des réputations littéraires ! On sait la fortune prodigieuse du Barzaz-Breiz ou « Chants populaires de la Bretagne, recueillis, traduits et annotés par le vicomte Hersart de La Villemarqué ». Dans toute l’Europe, quand parut le Barzaz (1839), ce fut un long frémissement d’admiration : le livre fut immédiatement traduit en anglais, en allemand, en italien… George Sand déclara tout de go que, devant « ces chants sublimes », les écrivains français étaient