Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/92

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cette maison, comme en témoigne la note suivante :

« Datum in domo Dominæ Loupsan hora 2a post meridiem in civitate quimperliensi. »

Et, le lendemain, François était à Langonnet, puisqu’il écrivait, en cryptographie, au-dessous des lignes que je viens de transcrire :

« Lacrymas fudi in abbatià Nostræ Dominæ de Langonet die 22 maii 1742, hora 2a. »

Cy finit, dans les larmes, dont la grammaire de Grégoire porte encore les amères macules, le roman du petit Frère et de sa belle amie. Je n’y ai rien ajouté ; je me suis montré aussi sobre de commentaires que je l’ai pu et l’on concédera pourtant que l’aventure y prétait. Comment ne pas voir en François Dargelos un de ces malheureux kloer, que l’impertinence du siècle et l’inflexibilité de leurs parents poussaient à embrasser une profession qui exige le sacrifice entier de soi et où c’est peu de toutes les vertus, des qualités les plus éminentes de l’esprit et du cœur, si l’on n’y est point appelé par la Grâce et une vocation naturelle ? Dieu fait ses recrues lui-même : il ne veut pour son service que des âmes libres, des dévouements spontanés. Ceux qu’il élit n’ont pas besoin qu’on les violente. Nous le savons mieux aujourd’hui qu’autrefois, et il y paraît assez à l’excellence de notre clergé indigène, à sa moralité générale, à la magnilique unanimité de ses membres dans les épreuves récentes de l’Église. Mais il n’en était pas ainsi au XVIIIe siècle, ce qui explique, sans plus, les trop nombreuses apostasies dont nous eûmes le spectacle en 1790, quand fut promulguée la Constitution civile du clergé. Si François, à cette époque,