onze ans. Un fin limier, M. Adam, secrétaire de la mairie de Plouguiel, s’est mis en chasse à ma prière et a fini par découvrir l’acte de décès du barde, ainsi libellé :
Extrait des registres de l’état civil de la commune de Plouguiel. — Du trentième jour du mois de décembre mil huit cent quarante-neuf, à une heure du soir, acte de décès de Jean Le Guen, né à Plougrescant, département des Côtes-du-Nord, âgé de 77 ans, profession de Poète Bretonne (sic), domicilié à Plouguiel, décédé le 29, à 7 heures du matin, fils légitimé (sic) du défunt Pierre et de la Marie (sic) Arzur et époux de Marguerite Petibon. — La déclaration du décès sus-mentionné a été faite par François Le Tallec, demeurant à Plouguiel, âgé de 58 ans, profession de journalier, qui a dit être beau-fils du défunt, et par Jean Le Déon, demeurant à Plouguiel, âgé de 67 ans, profession de tailleur, qui a dit être voisin du défunt. — Lecture donnée de ce que dessus, les comparants et témoins ont déclaré ne savoir signer. Constaté suivant la loi, par moi, Charles Adam, maire, officier de l’état civil, soussignant. — Signé : Adam.
Nous voilà donc fixés avec précision sur l’année, le jour et l’heure de la mort du roi des bardes. Du même coup nous apprenons quel était l’âge supposé du défunt et dans quelle commune il était né. Cela nous permettra, le moment venu, de retrouver son acte de naissance. Aussi bien la date exacte de cette naissance nous sera fournie à Plouguiel même, par un autre acte de l’état civil, celui du mariage de Yann, qu’on lira plus loin. Et cet acte nous servira également à redresser les erreurs de l’acte de décès.
Je ne dis rien de l’orthographe fantaisiste de cet acte, dont l’auteur était évidemment plus familiarisé avec la langue bretonne qu’avec la française.
Chose plus grave, Yann-ar-Gwenn y est appelé