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LE PREMIER BOMBARDIER
DE BRETAGNE

(Prosper Proux).




Je ne me flatte pas que beaucoup de Parisiens, même parmi les plus lettrés, connaissent Prosper Proux. Le rayonnement de cette gloire locale n’a pas dépassé la Bretagne ; mais il est très vif là-bas, si vif que la Faculté des Lettres de Rennes n’a pas trouvé que l’œuvre de Prosper Proux fût indigne de faire l’objet d’une thèse de doctorat.

La thèse a été soutenue, non sans éclat, et son auteur, M. François Jaffrennou, reçu docteur de l’Université : elle avait ceci de remarquable qu’elle était écrite en breton et que la soutenance elle-même s’en faisait en breton[1]. C’est la seconde du genre. Avant la thèse bretonne de M. Jaffrennou, nous avions eu celle de M. Paul Diverrès ; d’autres sont en préparation.

Tous les bardes de Bretagne aspirent aujourd’hui à la barette doctorale. Où est le temps que M. Combes, dans une circulaire fameuse, déclarait la guerre au breton, l’interdisait en chaire et même au catéchisme ? Vanité des ukases ministériels ! Ce n’est plus le clergé seulement qui parle breton en

  1. La chose se passait en 1913.