Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/287

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thontes, qui les arrangèrent et les polirent, elles ont dû subir bien des altérations et des interpolations avant de se fixer par l’écriture dans le texte des Pisistratides. Et qui sait, en définitive, comment se forment les grands mythes humains ? Ils sont autant, et davantage peut-être, l’œuvre de la foule, des siècles, qui y ajoutent ou y retranchent, que des matrices individuelles qui les ont engendrés pour la première fois à la lumière. Ce sont des créations continues, si ce ne sont pas des phénomènes de génération spontanée. Et c’est pourquoi un comte de Tressan, au XVIIIe siècle, et, avec autrement de génie, un Tennyson, un Wagner, un Bédier, de nos jours, peuvent reprendre les vieilles légendes arthuriennes : leur éternelle jeunesse, leur merveilleuse plasticité font qu’elles s’adaptent à tous les temps et trouvent immédiatement un écho dans les âmes.