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AUGUSTE DUPOUY.


DE « PARTANCES » À « L’AFFLIGÉ ».




J’écrivais, le 15 décembre 1905, à propos du premier livre de vers d’Auguste Dupouy : Partances :

« Voici un début remarquable. Toute la nostalgie des ports bretons est enclose en ce mince volume de 180 pages. Auguste Dupouy est né en 1872, à Concarneau. Il n’est pas de ceux qui sont venus en flâneurs sur la grève bretonne chercher des inspirations, « croquer le motif » ; il n’a pas découvert la mer un beau matin, en sautant de wagon. La mer natale s’est insinuée en lui lentement, du premier jour où il a ouvert les yeux, et il est tout fait d’elle de son haleine, de ses iodes, de sa salure, de son rythme, de ses nuances. Il est le poète qu’attendait la Bretagne maritime. Il l’a dite en lettré sans doute, voire en grand humaniste formé à l’école de Frédéric Plessis, mais toujours en « homme de la partie », non en amateur et comme seul Tristan Corbière, dans une gamme plus violente, l’avait dite avant lui. Sur le quai, Nocturne, L’Île, La Sirène aux Yeux verts, Nox, vingt autres morceaux, aussi achevés, aussi « prenants », sont, à cet égard, de vraies merveilles d’évocation. Je reconnais les très beaux vers au mystérieux frisson qu’ils me donnent. Et ce frisson, je l’ai senti presque à chaque page du livre d’Auguste