moire les anciens costumes de noces et les chapeaux à chenilles de leurs pères. Au concours de costumes de Brest, en 1908, le grand prix d’honneur fut attribué à un superbe costume de marié du XVIIIe siècle, entièrement amarante, guêtres comprises, sauf les gilets, blanc bordé de bleu, vert bordé de jaune. La ceinture elle-même était à carreaux rouges ; de la culotte, serrée aux genoux, tombait un flot de dentelles.
Tout en applaudissant aux tentatives de restauration de l’Union régionaliste bretonne et du comité des fêtes brestoises, nous ne nous en dissimulons pas la vanité : il n’est guère à penser que la mode revienne jamais de ces beaux costumes rétrospectifs, qui resteront très probablement de simples curiosités archéologiques, des objets de vitrine, comme les costumes des paludiers du Bourg-de-Batz. De même le bonnet rouge, complètement passé d’usage et auquel, sur la côte, les pêcheurs-cultivateurs ont depuis longtemps substitué le vulgaire béret bleu. Quant au chapeau des hommes de l’intérieur, c’est maintenant celui du reste de la Cornouaille et du Léon : un feutre à cuve et à ruban de velours noir fermé par une boucle en argent.
Mais, pour avoir fortement évolué en ces cinquante dernières années, le costume plougastélois n’en a pas moins gardé, à la coiffure masculine près, une très vive originalité. Il se compose essentiellement d’un surgilet à manches, gileten ivar c’horré, violet ou vert à volonté (violet de préférence les jours de cérémonie), bleu, si l’homme est en deuil, et de trois gilets sans manches : le premier vert ou violet (mais toujours d’une couleur différente de celle du surgilet ; vert donc, quand celui-ci est violet, et violet quand il est vert) ; le second rouge (ou bleu, en cas de deuil) ; le troisième en flanelle