Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/66

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filles d’honneur, quelquefois cinq ; mais seuls les deux premiers comptent. Et les autres, irrespectueusement, sont qualifiés de « torchons » ; gens d’esprit, ils prennent la plaisanterie en bonne part et, pour mériter leur sobriquet, on les voit souvent, un torchon sous le bras ou à la main, faisant le geste de garçons de café. L’eured, vous ai-je dit, dure deux jours. On se met à table assez tard dans l’après-midi, vers trois heures et demie, mais on n’en sort qu’à dix. Et le second eured se termine par le partage d’un grand gâteau béni à l’église, ar c’houign, dont les invités n’absorbent les morceaux qu’après s’en être signés dévotement au front, à la poitrine et aux épaules. Entre les deux repas de l’eured, le lendemain de la cérémonie religieuse, les mariés et leurs invités, en costumes bleus, assistent à un service funèbre pour les défunts des deux familles. Quant au bragaden ou festin de retour de noces, qui a lieu le dimanche suivant, il n’est que la répétition en petit de l’eured et il ne dure qu’un jour.

Êtes-vous curieux de connaître le menu d’un repas de noces à Plougastel ? En voici un, copié chez le principal restaurateur de la localité :

Soupe grasse
Tripes à la mode de Plougastel
Ragoût de veau
Bœuf nature au gros sel
Rôti
Fars de blé noir et de froment
Vins divers et liqueurs

C’est là le menu-type, si l’on peut dire, mais il comporte des variantes[1]. On m’assure, d’ailleurs,

  1. Par contraste, voici le menu des jours ouvriers pour le commun des fermes plougasteloises : à 5 heures en été, à 6 h. 1/2 en hiver,