Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Rome sur le passage des nouvelles épousées ?

Baissons le rideau : nous voici au dénouement de cette grande pièce farcie en plusieurs actes et je ne sais combien de tableaux qu’est une noce plougastéloise. Les mariés sont seuls. Puissent-ils goûter en paix la douceur d’aimer ! Rien de moins sûr au demeurant, et de nouvelles surprises pourraient les attendre au cours de leurs épanchements : lits truqués dont le sommier s’effondre brusquement, collections de poupées glissées sous le traversin, crins grillés et coupés menu dont on a saupoudré les draps… Pendant ce temps, sur l’aire ou dans la grange voisine, aux lueurs d’une demi-douzaine de lanternes vénitiennes, les invités se livrent à d’interminables gavottes. La polka et le quadrille, encore moins le tango et la matchiche, n’ont supplanté là-bas les vieux passe-pieds populaires, mais ces passe-pieds ne se dansent plus au son du biniou, comme dans le reste de la Cornouaille ; les « olifants » même ont disparu : Plougastel ne connaît que l’accordéon !


VI

LES FÊTES.


Elles sont fort nombreuses à Plougastel, comme partout, mais les seules intéressantes ici sont les fêtes domestiques et les fêtes religieuses.

1o Les fêtes domestiques. — Sans doute, la fête du leur-nevez (ou de l’aire neuve) n’existe plus : l’inven-