Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/104

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droit et le quartier européen pendu à l’autre, ressemble assez à la bosse d’un chameau accroupi et non encore déchargé… L’auto affole au passage un grand troupeau de chèvres noires et blanches aux oreilles tramantes, près de trois cents, qu’un berger biblique mène à la pâture. La palmeraie recule, s’enfonce dans l’ouest avec la ville ; mais nous continuons quelque temps à suivre sa vallée, toute miroitante de petits chotts improvisés, souvenir du déluge de la veille. Et la vallée quittée, le plateau atteint, nous abordons le reg, le terrain dur, le désert de pierre où rien ne pousse que quelques méchants brins de cette armoise grisâtre que je prenais d’abord pour du thym séché. L’alfa, qui reparaît tout à coup, soulage presque, comme une rentrée dans la vie après cette mort du sol.