Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/123

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de kohl autour des yeux, voilà lancée la tébria ou excommunication ! Et qui est « tébrié », homme ou femme, fera vainement appel, le moment venu, aux bons soins du laveur ou de la laveuse des morts sans lesquels le défunt est condamné à errer éternellement sur les confins de la Vie éternelle :

Ô dernier visiteur, entre sous ma tente,

Ô laveur des morts, seul ami qui me reste !
Je vais passer la porte où tous passeront,
Les bergers et les aghas, les caïds et les mendiants.
J’ai cru aux richesses sous une tente large ;
J’ai aimé l’abondance des repas
Et la splendeur des vêtements.
Par toi je connaîtrai le linceul,
Qui sera pour moi le vêtement blanc de l’éternité.
On m’oubliera bientôt, on oubliera mon nom,
Car mon nom n’était fait que pour la vie.
Ô laveur des morts, laisse passer deux ans
Et va demander aux épines poussées sur ma tombe

Quelles sont les larmes amies qui l’arrosent ;