Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/149

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gation quand elle reprit la route d’In-Salah, capitale du brûlant Tiddikelt. Et l’aménocal redevint un cavalier bleu comme ses hommes.

Quand je dis « bleu », il faut s’entendre. Ce bleu du Targui n’est pas le bleu barbeau, pas même le bleu de Prusse ; c’est un bleu presque noir, avec des reflets d’acier. Et, à vingt pas en effet, sur leurs méhara blancs, ces cavaliers touareg ont l’air d’habiter des armures du xiiie siècle ; la coiffe et le litham, pareils à un heaume dont la visière est baissée, complètent l’illusion, renforcée par la croix franque des glaives qui pendent à leur côté. Une croix semblable est tatouée sur leurs fronts ; d’autres croix franques sont dressées à l’avant et à l’arrière de la selle. Naguère encore (et peut-être la mode n’en est-elle point