Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/17

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et, dans l’écume de notre sillage, le neigeux et criard tourbillon des mouettes voraces qui nous suivent depuis Marseille. Et ce sera ainsi jusqu’au lendemain ; mais, dans la nuit, les mouettes nous quitteront.

Stupeur cependant que cette Méditerranée, chargée par mon imagination de voiles et de fumées, ressemble si peu à l’idée que m’en avaient donnée les livres. Nous la coupions presque en perpendiculaire et, sur cette transversale des grandes routes maritimes de la civilisation latine, pas un navire, pas un bateau de pêche en deux jours, sauf un cargo parti peu après nous de la Joliette et qui tenait le même cap que nous. Il demeura visible jusqu’au soir où son petit feu pâle fut seul, avec le nôtre, pour animer l’immensité nocturne…