Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/175

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l’heure sur l’immense front de la nuit saharienne. »

Pourquoi les ciels nocturnes paraissent-ils ici plus vastes qu’ailleurs ? Les étoiles ne scintillent pas au désert : elles luisent fixement, à cause de l’extraordinaire siccité de l’air, et cet éclat dur, que rien n’amortit, entre droit en nous comme une lame ! Ah ! que l’on conçoit céans l’acte d’immolation, l’anéantissement en Dieu d’un Foucauld, d’un Psichari !

Je ne me lassais pas des nuits du désert et j’aimais aussi la somptuosité de ses couchants, ces sortes d’agonies triomphales de la clarté. S’il me fallait choisir pourtant, je leur préférerais les matins. Ils ont beau se répéter depuis des millénaires, l’œil ne peut que les contempler avec la même surprise émerveillée : c’est comme