Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ruches se détachèrent de leur bâtonnet et entamèrent, au son de la raïta (flûte arabe) et du tambourin, une danse ou plutôt un pas non dépourvu de grâce.

C’est toujours la scène décrite dans les livres : les deux Naïlas se posent en vis-à-vis et avancent l’une vers l’autre avec une sorte de boiterie rythmique, en scandant leur glissement de petits coups de talon qui fait tinter les anneaux des chevilles. Le masque reste impassible, absent, dirait-on. Mais les mains parlent pour lui, frémissent, se cambrent, se tendent, colombes prêtes à l’essor, et soudain se replient et défaillent, pâmées. Et ces mains savantes, aux longs doigts bruns prolongés par des ongles de nacre rose, comme des algues qui s’épanouiraient en coquillages, excellent à nous suggérer toutes sortes d’autres images