Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/165

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de soi, et aussi pour que l’être égoïste et vain dont elle s’est faite l’invisible servante n’ait point à rougir de la comparaison. Triste amitié, au demeurant, dont aucune larme, aucun sourire, aucun plaisir d’amour-propre (les seuls qui touchent) ne paiera les délicats services ! Elle vit, pourtant, et rien ne la satisfait d’un autre que celui qu’elle aime. — Pour moi, me disait un désabusé, mon ami ne m’a jamais fait que du mal, et je l’aime. C’est d’un étranger, à qui je ne m’étais confié qu’à demi et qui ne m’apprécie point, que m’est venue ma seule consolation d’amour-propre. Et celui-là, je sens bien qu’il m’est indifférent.

M. Haraucourt, dans les premières pages de son livre, a finement analysé ce genre d’amitié, et c’est un bel éloge