Page:Le Goffic - Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890.djvu/269

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pelez-vous aussi Charles de Bernard. Il faut regretter ces temps lointains, où la nouvelle, en son raccourci savant, avait encore quelques droits à passer pour le fin mot de l’art. Nos pères, qui étaient des classificateurs émérites, la plaçaient au-dessus du roman. Peut-être n’avaient-ils pas tort. La nouvelle, en ces âges naïfs, faisait pendant au sonnet. Une nouvelle sans défaut illustrait d’un coup son auteur, et Becquet, ignoré la veille, n’avait qu’à écrire Le mouchoir bleu pour devenir « quelqu’un ».

Nous sommes faits autrement. Sans doute aussi que l’excès nous a un peu gâtés. Mais s’il est vrai qu’en ces dernières années les nouvelles se soient multipliées au point de fatiguer le public et par contre-coup les éditeurs, n’est-ce pas uniment la faute des gazettes qui se