Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/281

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Mais toi qui viens si tard dans ma vie et qui portes,
Comme une torche d’or, ta jeunesse à la main,
Reste au seuil de mon cœur ; ne franchis pas ses portes :
Sois la passante du chemin.

Sois celle dont on dit : « Je l’eusse aimée » et celle
Qu’on suit d’un long regard songeur, presque attristé,
Puis qu’on oublie et qui pourtant laisse après elle
Comme un sillage de clarté.

C’est assez pour mon cœur. L’ombre peut redescendre :
Le vieux manoir perdu qui n’a plus d’habitants
Gardera jusqu’au soir sur sa face de cendre
Le reflet blond de tes vingt ans.