Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA FONDATION DE BONNE-NOUVELLE.

l’un sur l’autre, comme vous voyez représenté en figure cy-dessus. Remarquable antiquité, laquelle ayant trouvé avoir été ou négligée, ou, par l’injure du temps, dérobée aux Écrivains & comme ensevelie dans le tombeau de l’oubly, j’ay jugé mériter estre réveillée & insérée icy comme en son propre lieu, renvoyant le Lecteur, pour le surplus de la Vie de ce grand Patriarche, à ceux qui l’ont écrite, comme sont Theodoric de Apoldia, de son Ordre, qui l’a écrite en sept Livres, rapportez par Laurent Surius au Tome 4. des Vies des Saints, le quatrième Aoust ; saint Antonin, en la 3. partie de ses Histoires, titre 23., chap. 12. Marc Antoine Flamine ; Leandre Albert ; François Didace, Evesque de Fiesoli Frere Ferdinand du Chastel, en l’Histoire de son Ordre Frere Seraphinus Razius, és Vies des Saints de son Ordre Jean Gerson, au Livre des Personnes Illustres dudit Ordre Ribadeneira & Benoist, en leurs Legendaires, & plusieurs autres, me contentant seulement d’écrire ce qui concerne nostre Bretagne, par eux obmis, ou legerément traitté (1).

Cette Histoire a esté par nous recueillie, en partie, d’an ancien Livre intitulé Beneficium Ecclesiasticum les Histoires de Bretagne imprimées et manuscrites Frère Ferdinand du Chastel, en son Histoire ; André ravin, en son Théâtre d’Honneur et Chevalerie, livre 6, page 119b, 5, 6, 7, S et 9 et des Mémoires de M. Jacques Bridon, sieur de l’Auberdiere, et autres mémoires authentiques.

HISTOIRE

DE LA FONDATION DU CONVENT ET CHAPELLE MIRACULEUSE DE N. DAME DE BONNE-NOUVELLE LÈS RENNES,

De l’Ordre des Frères Prédicateurs le 15. Aoust.

Eux qui liront attentivement les Histoires du Pays de Bretagne Armorique verront clairement que les Roys & Ducs dudit Pays ont esté autant affectionnés à la Mere de Dieu, libéraux & magnifiques à reconnoistre les faveurs qu’ils ont obtenuës de Dieu par son moyen, qu’aucuns autres Princes de la

Chrestienté. Le Roy Grallon, qui fut le deuxième, en ordre, des Roys de ce Pays, ayant vaincu les Danois en la Place d’Argol, & taillé vingt-cinq mille des leurs en pièces, attribua cette Victoire aux prieres de la Sainte Vierge, à laquelle il s’estoit recommandé, &, en reconnoissance de cette faveur, il fonda, en la mesme Paroisse, le Monastere de N. Dame de Landevenec, y donna son ancien Chasteau, & tout le butin qu’il avoit gagné sur l’ennemy Le Roy Hoel I. du nom, passa bien plus avant, en fait de devotion, vers la Reyne des Anges ; car, non content de maintenir & amplifier les Fondations faites par ses Prédécesseurs en son honneur, il se voulut obliger, soy, son Royaume & toute sa (1) Plusieurs autres écrivains de l’ordre des Frères-Prêcheurs ont exprimé la même opinion qu’Albert Le Grand sur la parenté de saint Dominique avec la famille ducale de Bretagne le Pcre Jean de Sainte-M^rie et le bienheureux Alain de la Roche ont même soutenu que leur saint fondateur tenait aux princes bretons tant par sa mère que par son père. Avant été pris par des pirates, un jour qu’il prêchait sur le bord de la mer, il les aurait convertis leur vaisseau ajant fait naufrage sur les côtes de Bretagne, le saint en aurait profité pour aller à Vannes visiter le duc son proche parent. A.-M. T.