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LA VIE DE SAINT MAURICE,

Religieux de l’Ordre de Cysteaux, premier Abbé du Monaslere de Carnoët, le 30. Septembre.

AINT Maurice dont nous descrivons icy la vie, nasquit en un village, situé sur la riviere d’Aoust, qui, de son nom, s’appelle de Saint-Maurice, en la Paroisse de Loheac, Diocese de Saint-Brieuc, l’an de grâce 1115, sous le Pontificat de Pascal II. l’Empire de Henry V. & le Duc Alain IV. dit Fergent, régnant en

Bretagne ; il s’apelloit Maurice Duauf ; ses parens estoient de mediocre condition, gens de bien & craignans Dieu lesquels furent soigneux de l’élever en la crainte de Dieu. Sortant d’enfance, on l’envoya à l’écolle, où il profita si bien, que, dans peu de temps, il devint fort sçavant. Le Duc Alain estant decedé à Rhedon, l’an 1119. son fils Conan, surnommé le Gros III. du nom, fut receu & couronné Duc à Rennes lequel portoit une grande affection au Glorieux Pere saint Bernard & à son Ordre, de sorte qu’à l’imitation de sa mère, la Bien-heureuse Ermengarde d’Anjou, il fonda 3. Abbayes de cét Ordre, entre autres, Langonet, au Diocese de Cornoüaille, l’an 1136. où nostre Maurice, touché du désir de la perfection Evangelique, & excité par la bonne vie qu’y menoient les Religieux de Cysteaux, postula quelque temps l’habit, &, ayant rendu des preuves de sa perseverance, fut receu au noviciat, l’an 1140.

II. Il parcourut l’année de sa probation, avec un très-rare exemple de pieté & religion, &, au bout d’icelle, fit sa Profession, &, deux ans après, il fut appellé, par la voix commune des Religieux, au régime de la maison, & éleu Abbé ; dignité qu’il tascha, de tout son pouvoir, d’éloigner de soy ; mais l’obeyssance l’obligea à l’accepter, & fut beny solemnellement, l’an 1143. Il gouverna son Monastère trois ans, veillant soigneusement sur son troupeau, à ce que la Regle fut inviolablement observée &, l’an 1146, s’estant retiré devers le Duc, il obtint de luy, un lieu pour bastir un autre Monastere de son Ordre, prés la forest de Carnoët, en la Paroisse de Clohar, au même Diocese de Cornoûaille, duquel Monastère le Duc se fit & déclara fondateur, y donnant des biens & revenus, tant pour l’édifice que pour l’entretien des Religieux. Maurice, ayant remercié son Altesse, se retira en son nouveau Monastere, ayant cedé à sa dignité d’Abbé de Langonet au profit de Hervé de Cabocel, & y vescut jusqu’à l’an 1185. que Dieu l’apella à soy, le 20. jour de septembre. Il fut enterré en son Église Abbatiale, où Dieu fit tant de miracles, pendant sa vie & après sa mort, que, changeant de nom, elle s’apelle de SAINT-MAURICE. Cette Vie a esté par nous recueillie des anciens manuscrits de l’Abbaye de Carnoël et de l’Histoire MSS. de la Maison de Rohaiz, par les Sieurs de la Coudrage Père el Fils, Conseillers du Roy, Seneschaux de Hennebont el Alloüez de Vennes.

ANNOTATIONS.’

ADDITIONS ET RECTIFICATIONS À LA VIE DE SAINT MAURICE (A.-M. T.).

j]E n’est pas une Vie de saint Maurice que la page qui nous est donnée sous ce titre par Albert Le Grand, et nous n’aurions eu guère à y ajouter si pour la compléter nous 1 n’avions possédé que le texte de dom Lobineau, car nos deux hagiographes nous montrent