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Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/573

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LA VIE DE S. MAGLO !RE.

le chrisme ou monogramme du Christ et des croix avec l’alpha et l’oméga suspendus aux croisillons. Sur Herbauge et sur Vertou, consulter les écrits de M. Léon Maître, archiviste de la Loire-Inférieure, ayant trait aux villes disparues des bords de la Loire.

LA VIE DE SAINT MAGLOIRE,

Con/~Meuf, deuxiéme Archevesque de Dol, le 54. Octobre.

u temps du Pape saint Agapete, sous l’Empire de Justinian I. du nom, régnant en Bretagne Armorique le Roi Hoël II. de ce nom, saint Magloire nasquit és confins du Diocese de Vennes, l’an de grâce 535. Son père s’appelloit t7nt&7-a/ë/HS, & sa mère Afrella, gens nobles & riches & proches parens de

de saint Samson, vers lequel ils envoyèrent leur fils Magloire, en l’âge de cinq ans, & demeura en pension dans le Monastere dudit Saint (1), qui estoit en la grande Bretagne, jusqu’à ce qu’ayant atteint l’âge requis pour estre admis aux Ordres sacrez, il les receut de S. Samson, déjà Archevesque d’Iork, lequel admirant la Sainteté, science & prudence de nostre Saint, luy commit la charge de précher son peuple, ce qu’il fit avec grande édification du prochain & satisfaction d’un chacun, jusqu’à ce que le saint Archevesque Samson ayant eu commandement du Ciel de passer en Bretagne Armorique, entre les autres Religieux & Clercs qu’il emmena quant & soy, le premier fut saint Magloire, lequel il fit benir Abbé du Monastere de la ville de Kerfeunteun (c’est Land-Meur) ; &, depuis, ayant esté fait Archevesque de Dol, il le rappella pour tenir sa place au gouvernement de son Abbaye de Dol, à l’extrême contentement des Religieux, desquels il fut Abbé cinquante-deux ans (2), jusqu’au decés de S. Samson, qui, estant au lit de la mort, convoqua ses Chanoines & leur présenta l’Abbé Magloire, les exhortant de l’élire pour leur Prélat, ce qu’ils firent ; &, quelque résistance qu’il pût faire, il fut consacré en son Église Metropolitaine, au mois de septembre l’an 607, & receu de son peuple avec une joye extrême, luy seul estant triste parmy ces honneurs & acclamations publiques, considevant la pesanteur du fardeau qu’on luy imposoit toutesfoys, s’y voyant engagé, il se résolut de s’acquitter soigneusement de sa charge & veiller, à bon escient, à la direction de sa Province.

II. Il visita premièrement son Diocese, retrancha les abus qu’il trouva y avoir vogue, préchoit infatigablement son peuple, & n’obmettoit rien de ce qu’il jugeoit pouvoir servir pour son instruction & édification aussi, Dieu luy adressa des Personnages signalez en Sainteté & sçavoir, desquels il se servoit pour la conduite de son troupeau, entr’autres saint Budoc, fils du Comte de Goëlo, lequel il avoit receu à l’habit Monachal & fait élire Abbé du Monastere de Dol &, la seconde année de son Pontificat, il le fit son Grand Vicaire, résolu de luy resigner son Archevesché ce qu’il fit peu de temps après. Car, comme il avoit esté élevé à cette Prélature contre son gré, il ne cessoit jour & nuit, de prier Dieu qu’il luy plût le délivrer de ce pesant fardeau ; il fut enfin exaucé, & une nuit, après ses longues veilles, estant au plus fort de sa ferveur en l’Oraison, un (1) Ou pour parler plus vrai dans le monastère de saint Hiltut où saint Samson fut, non pas le maître, mais le condisciple de saint Magloire son cousin-germain. A.-M. T.

(2) Depuis l’an 555 jusqu’à l’an 607. Voy. la vie de St. Samson, le M juillet, p. 327, art. XXIII. A.