LA VIE DE S. GOEZNOU.
MONUMENTS DE SAINT MAGLOIRE (J.-M. A.).
PRIEURE ROYAL DE LËHOX.
OUT près de la ville de Dinan, dans un vallon profond au bord de la Rance, fut fonde par Noménoé, en 850, le prieure de Lehon, dépendant de Marmoutiers, en l’honneur de saint Magloire, dont les reliques venaient d’être transférées de l’île de Jersey à Dinan.
C’est là, sous la protection des puissants remparts de cette ville et du château-fort qui couronnait la colline escarpée dominant l’abbaye, que furent transportées en premier lieu les reliques de grand nombre de nos saints bretons, pour les soustraire aux profanations des Normands. L’église actuelle ne date pas de cette fondation primitive, mais elle doit remonter cependant aux dernières années du xne siècle du moins on reconnaît les caractères de cette époque dans la porte de sa façade ouest, tandis que dans ses colonnettes, ses chapiteaux et ses fenêtres on trouve le style et la sculpture du commencement du xme. À l’extrémité sud-est de l’édifice est accolée la chapelle des Beaumanoir, datant du xive siècle, où l’on voyait encore, il y a quelques années, des restes de peintures de cette époque. Les tombes de cette noble famille ont été transportées au musée de Dinan.
L’église priorale de Léhon a été soigneusement restaurée par M. le Curé, le chanoine Fouéré-Macê, avec le concours savant du Frère économe de l’asile de Léhon tenu par les Frères de Saint-Jean-de-Dieu. M. le Curé a également publié une monographie très documentée de cette abbaye, travail qui lui a valu les plus honorables suffrages.
Saint Magloire est encore patron de Blahalon, près Pont-Croix, où dans la nef de l’église se trouvent deux piles et deux arcades romanes de la fin du xne siècle de Plomodiern dont l’église refaite vers 1860 a conservé une jolie abside à lanternons du xvie siècle et un porche de d624 – de Châtelaudren, où la statue du saint est attribuée au sculpteur Corlay, xvjn" siècle.
LA VIE DE SAINT GOEZNOU,
Evesque de Léon, Con fesseur, le Sa. Octobre.
AINT GOEZNOU nasquit en l’Isle de Bretagne, de parens de fortune mediocre, mais vertueux & bons Catholiques, qui furent soigneux de l’élever en la crainte de Dieu & le faire instruire és bonnes lettres. Il perdit sa mère, estant encore enfant, &, estant âge de 18. ans, il sortit de son pays, avec
son Pere Tugdonius, son frère aisné Majan, & sa sœur Tugdona, qui, ayans passez la mer, arrivèrent au port de Brest &, ayans distribué leurs biens aux pauvres, se retirèrent en divers Hermitages, pour y passer le reste de leur vie au service de Dieu. Saint Majan se retira au lieu qui, de son nom, s’appelle. Loc-Ma’/<Ht(1) ; sa sœur se renferma en un Monastere de Vierges, qui estoit, pour lors, en la ville de Loc-Renan ar Fanq, fondé jadis par saint Paul, Evesque de Léon & saint Goeznou s’habitua en un lieu, qui (1) À Loc-Majau, en la paroisse de Plouguin, il ne reste plus qu’une belle fontaine du xvie siècle, au bord de la route qui conduit de Tréglonou à PloudaImëMau cette fontaine est toujours vénérée et t’eau coule très abondante. J -M. A.
