Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/607

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LA ViE DE SAINT MELAINE, Evesque de Rennes, Confesscur, le 6. Novembre. AIST MEni- estoit natif de la Paroisse de Brains, au Diocese de Vennes, situie sur la rixdere de Vilaines, (& s’appelloit anciennement Placz, ou Plelz), d,e patens nobles & phissans, auxquels ce saint Enfant fur donn6 du Ciel, 1 an de grace 462, sous le Pape saint Hylaire, l’Empereur Leon I. & le Boy de Bretagne Hofil I. du nora. I1 fur nourry & levb en la maison de ses patens, sous la condaite d’un vertueux preceptcur, jusqu’i l’fige dc quinze ans; pendant lequel temps, il fit son cours s humanitez & philosophic. Ses estudes achevies, ses patens l’envoyerent � la cour du Boy HoWl, qui residoit h I/ennes, duquel il fur page trois ans, pendant lesquels, il se rendit parfait en toutes sortes d’exercices requis en un gentilhomme de son rang & maison. Mais Dieu, qui en vouloit faire un grand Prlat en son Eglise, lui toucha le coeur & l’inspira de se d4gager des embarras du siec!e & de se confiner en quelque Monastcre, pour y chefchef le repos de sa conscience & se alediet entieremcnt au service de Dieu. Tout luy dplaisoit cnce monde; les delices de la conr luy renolent h contre-cceur; les faycurs qu’il recevoit du Boy son maistre, 8, lcs bonncurs que Ies autres courtisans defcroient h sa vertu luy toient importuns: scs delices, c’dtoit de visiter les Eglises, de frequenter les 3Ionastercs & Hospitaux, de !ire la sainte Eseriture & de s’excrcer en toute sorte d’ceuvrcs de pit. H. Ayant vescu en la cour de cette fa9on, l’espace de trois annes, il se resolut de suivre le mouvement du S. Esprit & de se rendre Rcligieux. I1 demanda plusieurs lois son cong4; mais le Roy Fen refusa toujours & luy fit offre d’officcs & d’augmentation de pensions; mais il le refusa 8 fut enfin si importun, que Ie Boy (quoy qu’h regret), luy donna son congO. Melaine, sc royant quitte de la cour, se retira en un Monastere fort austere & y demanda l’habit, lequel il receut l’an 480, qui estoit le dix-huitime de son &ge, sans Ie sceu de ses patens; lesquels, en ayans est avcrtis, taschercnt, de tout leur pouvoir, de l’induire s’en reIourner au monde, mgme y employerent le credit du Boy & des plus grands de sa cour, mais ils n’y parent rien faire: au contraire, 3lelaine, par son cxemple & par la orcc de ses e.,hhortations, persuada h pinsieurs jeunes Seigneurs, qui avoient est ses compagnons au service du Prince, de quitter la vanit de leurs prtentions & espcranccs, pour embrasscr la Croix dc la Penitence; ce qui russit si hcureusement, que lcs Monasteres furent, en pen de temps, peuplez de nombre de Seigneurs de qualit teleyre. Pendant l’anne de son Noviciat, il fit un areas 80 riche tresor de toutes sortes de vertus. I1 cherissoit specialement l’humilit 8, s’occupoit xrolontiers s Offices les plus rils & abjects du Monastere, aymant mieux estre humble en la maison de Dieu, que vivre en splendeur & bonncurs ds palais mondains. II estoit patient s adversitez, charitable enx, ers son prochain, affable t un chacun. II maceroit sa chair d’austeritez pour la rendre sujete h l’esprit. I1 garda perpetuellement sa ehastet, menant en un corps mortel une vie plus Angelique qu’hum.-fine. I1 s’estoit tellement dnu de sa propre volont, qu’il n’en avoit point d’autre que celle de son Superieur, lequel, l’ayant experiment6 une annie & prouvi ses forces, le receut fi la profession, au grand contentement de tousles Religieux, l’an 481. le 19. de son fige. IlL Sbrtant du No-eiciat, il fur mis t l’tude de la Sacre Theologie, qu’il oust !’espace de quatre armies; &, pendant co temps, il recent les ordres Mineures et Majeures &