Eur vag war vor a weliz pell, — otrou ; —
Eur c’hreg enn hi gant ho bugel,
He bugelik deuz he bronn wenn,
’Vel eur goulm ouc’h ribl eur gregen.
Deuz he geinik noaz a boke, — boke —
Ha d’ezha ker kaer a gane :
— Toutouik-lalla, va mabik ;
Toutouik-lalla ’ta, paourik.
Mar ve da dad ha da welfe, — va mab, —
Gen-oud-de fouge en defe !
Mes siouaz ! n’az kwelo nepred,
Da dad, paourik, a zo kollet. —
Kastel Arvor zo saouzanet — a-vad —
Ma eo bet biskoaz kastel bet,
Stravil braz a zo er c’hastel
Ar vamm-gaer zo’ vont da vervel.
— Ann ifern em c’harz zo digor, — lez-vab, —
Enn han Doue ! deut hu d’am skor !
Deut-hu d’am skor me zo daonet !
Ho pried c’hlan am euz gwallet —
Ne oa ked he genou sarret — setu —
Setu o tont eunn aer flemmet
0 c’houibanat, stlejaz e meaz
Hag he flemmaz hag he mougaz.
Hag he lez-vab e-meaz raktal, — ha kuit —
Ha kuit trezeg ar broiou-all ;
Hag hen war zouar ha war vor,
0 klask kelou deuz Azenor.
Klasket en doa war-zu zav-heol — he c’hreg —
Klasket en doa war-zu c’huz-heol ;
Klasket en doa war-zu c’hreiz-te,
Er c’holern ivez he c’hlaske.
Pa zouare enn enez vraz, — wra-dro, —
Eur potrik eno war ann treaz,
Hag hen o c’hoari tal ar red,
0 tastum kregin ’un he roched.
Melen he vleo, glaz he lagad, — glaz-mor, —
Henvel ouz Azenor, a-vad ;
Ken a lak kalon mab a Vreiz
Da huanada enn he greiz.
J’ai vu, seigneur, au loin sur la mer, une
barque, et dans cette barque, une femme avec
son enfant, son enfant nouveau-né suspendu à
son sein blanc, comme une colombe au bord
d’une conque marine.
Elle baisait et rebaisait son petit dos nu, et
lui chantait d’une voix si douce : — Dors,
dors, mon petit enfant, dors donc, mon pauvre
petit !
Si ton père te voyait, mon fils, comme il
serait fier de toi mais hélas il ne te verra
jamais ton père, pauvre enfant, est perdu.
Le château d’Armor est, en vérité, dans un
effroi tel que n’en eut jamais nul château, la
consternation règne au château la belle-mère
va mourir.
Je vois l’enfer à mes côtés ouvert, beau-fils
au nom de Dieu, venez à mon secours
venez à mon secours, je suis damnée ! votre
sainte épouse, je l’ai deshonorée ! —
Elle n’avait pas fermé la bouche, que voilà
qu’on en vit sortir en rampant un serpent armé
d’un dard et sifflant, qui la piqua et l’étouffa.
Aussitôt son beau-fils de sortir et de partir
il partit pour les pays étrangers il parcourut
la terre et les mers, cherchant des nouvelles
d’Azénor.
Il avait cherché sa femme au levant il
l’avait cherchée au couchant, il l’avait cherchée
au midi ; maintenant il la cherchait au nord.
Tant qu’il prit terre aux environs de la
grande île. Un petit garçon se trouvait sur le
rivage, s’amusant, au bord de l’eau courante, à
ramasser des coquillages dans un par de sa robe.
Ses cheveux étaient blonds, ses yeux bleus,
bleus comme la mer, bleus comme ceux
d’Azénor, vraiment ; si bien qu’en le voyant,
le cœur du fils de la Bretagne se mit à soupirer
profondément.