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descentes en Bretagne, enlevèrent cette précieuse relique et la transportèrent dans leurs pays, emportant en même temps le précieux manuscrit qui racontait la vie du saint Ermite.

On trouve au Tome II des Saints de Bretagne, par l’abbé Tresvaux, une vie de saint Herbot. M. de Kerdanet a consacré aussi à ce saint une note assez étendue (p. 780).

Saint Herbot a des chapelles à Cavan-Collorec, Plonévez-du-Faou, Ploaret, Ploulec’h, Plounévez-Quintin, Taulé, Trévoux, Saint-Thonan.

Il a des statues anciennes à Berrien, Canihuel, Carhaix, Lanrivoaré, Loqueffret, Guilers, Plouédern, Pouldergat, Le Faou, Ergué-Gabéric (chapelle Saint-Guénolé), Saint-Nic (chapelle de Saint-Côme), Cast, Plouguer, Saint-Goazec, Meilars (chapelle de Confors), Saint-Evarzec, Plomeur, Leuhan, Briec (chapelle de Sainte-Cécile), Tourc’h, Guengat, Plonévez-Porzay, Guimaëc (chapelle des Joies), Huelgoat (chapelle de Notre-Dame des Cieux). Quant aux statues modernes, elles ne se comptent plus en Cornouaille et on en rencontre plusieurs en Léon.


LA VIE DE SAINT GUNSTAN,


Confesseur, le 27. de Novembre.


SaintAINT Gunstan ou Gulstan estoit natif de la Grande Bretagne, d’où il fut enlevé par des pyrates, qui escumans les costes maritimes de l’isle, entre autres prisonniers emmenèrent ce jeune garçon, & s’en servirent pour la manœuvre de leur navire, l’occupans au service le plus pénible du vaisseau. Gulstan

endura patiemment sa captivité, donnant le plus de temps qu’il pouvoit à l’Oraison, & servant fidélement Dieu, le mieux qu’il luy estoit possible. Ayant passé quelques années en cette servitude, il luy tomba une grosse défluxion sur un pied, lequel luy enfla tellement, qu’il ne se pouvoit remuer ; de sorte que le capitaine du navire, voyant qu’il n’en pouvoit plus tirer de service, le fit mettre à terre à la coste de Léon. Gulstan, se voyant en liberté, rendit graces à Dieu & luy demanda la santé ce qu’il obtint. II. Si-tost qu’il se put porter, il se rendit en la Ville d’Occismor, & s’alla jetter aux pieds de S. Paul, Evesque de Léon, qui le retint prés de soy quelques années, l’instruisant parmy ses Religieux, en l’Abbaye de Bâaz, jusques à ce qu’il luy demanda congé de faire le voyage de la Terre Sainte, pour visiter les saints Lieux, où le Fils de Dieu avoit operé le salut du genre humain, ce qu’il obtint aisément ; &, ayant receu la benediction de son Maistre S. Paul, il fit heureusement le voyage. Estant revenu en Bretagne, & résolu de faire divorce avec le monde, il se rendit au Monastere de S. Guedas en l’isle de Rhuys, & se jetta aux pieds de l’Abbé Felix, le suppliant de le recevoir au nombre de ses Religieux, ce qui luy fut benignement octroyé (1).

III. Ayant receu l’Habit, il observoit ponctuellement la Regle, passoit les jours & les nuits en Oraison & en la lecture de la sainte Écriture, dormant peu, si sobre & abstinent, qu’à peine ce qu’il prenoit pouvoit suffire pour l’entretien de sa vie. Il gardoit un silence exact, n’ouvrant la bouche pour parler que lorsque l’obéissance, ou l’utilité du prochain l’y obligeoit. Il fuyoit la conversation des femmes, comme dangereuse à ceux qui veulent (1) Ceci fixe d’une manière certaine l’époque où vécut saint Gunslau contemporain de saint Félix de Rhuys il appartient à la fin du xe siècle, et au commencement du m», et n’eut par conséquent aucun rapport avec saint Pol-Aurélien. A.-M. T.