Page:Le Grand Albert - La Vie des Saints.djvu/804

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LA. VIE DE S. COLOMBAN. 765 & Nestre Seigneur confirma par tout la parole de son Saint par des miracles, jusques h ce que la guerre s’allumant entre les deux Freres Theodebert & Theodoric, celuy la fur vaincu en une bataille pr6s Toul en Lorninc; d’oh s’6tant 6chapp6 il cut teeours/t saint Colomban, pour apprendre de luy ce qu’il devoir faire. Le Saint luy donna avis que s’il ne vouloit pas perdre le Royaurae Eternel avec le temperel, qu’il se fist Religieux, & qu’aussi-bien s’il ne le faisoit de ben gr6, maintenant qu’il 6toit libre, il y seroit bientost contraint par la force des armes. Theodebert rejetta ce conseil comme l’avis d’un Her- mite, qui ne void pas plus loin que sa Cellule, 8 s’appuyant sur la force de son bras, leva une nouvelle arm6e, qu’il hazarde de nouveau centre Theodoric pr6s Tolbiac; mais avec une issug encore plus malheureuse que la premiere, parce que non seulement il perdit la bataille, mais il y fur pris & livr6 Brtmechilde, laquelle le fist raser & rendre Moyne Ch’lons, & peu de temps apr6s par un horrible sacrilege, puis qu’elle l’avoit fait Clerc, elle le fit massacrer, ainsi qu’il est port6 dans la Chronique de Saint Beztigne i Dijon. Off il est h remarquer que ce saint Abb6 6toit assis sous un chesne off il lisoit dans un livre, appellant le Religieux qui luy assistoit, il luy commanda de prier Dieu pour les deux Roys qui 6toient aux prises, avec beaucoup de sang humain r6pandu. A quoy le Religieux repart: Men Pere, empIo!tez votts nme yes prieres, pour le Rog Theodebert vtre Ami, afin qlz’il eraporte le dessus sur Theodoric ntre enemi. Ce que lc Saint qui toit vrayement une colombe sans fiel, rejetta cornroe une tenration, luy disant que ce consell n’toit pas de Dieu, qui commandoit de prier pour les cnnemis, qu’au reste il toit en la disposition du Sourersin Juge de donner la victoire quiil luy plairoit. XIV. Apres eels, Saint Colomban royant le Roy Theodebert trYpasse, il se resolut de quitter la France 8 l’Allemagne, pour passer en Italic, off il rut tres-bien receu par Aigulphe Roy des Lombards, qui luy donna option de choisir enses terres, telle demeure qu’il luy plairoit. I1 s’arresta done Milan, pour s’opposer aux heritiques Arriens, qui infectoient alers cette Ville, centre lesquels il crivit un excellent livre rempli de la doctrine qu’il aveit puise du Ciel. A quelques jours de lfi on tuy donna avis que dans un tocher coup de l’Apennin, qui est une Montagne, qui divisc l’Italie, il y axroit une vicilie Eglise dedie/ Dieu sous le titrc du Prince des Aptres Saint Pierre, o/ so faisoient de grands Miracles, & que ce lieu qui se nommoit Boby seroit fort propre son dessein, parce qu’il y aveit des eaux en abondance. I1 se retira en ce lieu par le consentement du loy Aigulphe. II fit premierement r6tablir l’Eglise, & y bfitir un fort beau Monastere off il passa un an qui luy resreit vivre en ce monde, il s’y prepara par la meditation de sa fin, la gloire qui l’attendoit au Ciel. XV. Cependant le Roy Cieraire qui selon la prediction du S. viveit paisiblement dans tousles Estats de Theodebert & Theodoric, mends l’Abb Eustaehe qui btoit demeur

Luxueil, & luy donna commission d’aller trouver le B. Colomban, pour le prier de sa 

part de revenir en France, off tous ses ennemis toicnt morts, roesroe l’impie Brune- childe, afin de jofir avec luy du bon-heur de la paix. Mais ce grand Saint qui ne pensoit plus qu’au voyage qu’il aveit faire au Ciel & la gloire qui Fy attendoit, remercia le loy de sa bonne volont, & luy renvoya par le roesroe roessager & Abb Eustache, des Lettrcs plcines de bens avis, & salutaires corrections pour les vices passez, l’exhortant

une vraye penitence. Ce que Clotaire prit en bonne part, en faisant parotre les recon- 

noissances par plusieurs beaux Privileges & fayours qu’il accords l’Abbaye de Lux,eil, pour le respect qu’il portoit son Prophete saint Colomban. Lequel ayant pass un an

Boby en Italic, il y deceda charg d’annes  de incrites, g; tout illustre de Miracles. 

Le jour de sa mort artira le 21. de Novembre environ l’an six cens. XVI. Les Miracles de ce Saint sent quasi sans nombre, je me contenteray d’en raconter