souvent fait paroistre l’endroit de plusieurs d6moniacles, fols & insens6s, qui estans amen6s au Monastere aussi-tost qu’ils ont est6 conduits l’Eglise, & recommand6s aux prieres du Saint, & qu’ils ont touch6 fi l’eau benite, autrement appel16e eau forte, que l’on dit avoir est6 faite par saint Jacut, s’en sont retourn6s sains & deliber6s, ce qui a continu6 jusques fi nostre temps; plusieurs Chapelles, Eglises & Paroisses, qui ont est6 fond6es, basties & 6rig6es en son nora, font assez’de foy de l’estime que fait toute la Chrestienté de ses merites, d’ofi il faut inferer que s’il nous reste encore maintenant mesme au milieu de l’oubliance tant de si fortes preuves des faveurs que Dieu luy a tres-liberalement d6parties derant & apr6s sa mort, & fi l’aulhorit6 qu’il luy a donn6 sur la met & sur la terre, sur les grands, sur les petits, sur la maladie 8: sur la sant6, sur la mort & sur la vie, & enfin sur les diables mesme, nos veeux g: nos requestes present6es par ses mains, auront autant d’effet que nous rendtons d’honneur & de respect h ses hauts merites.
Cette Vie a estd lirde des anciens Breviaires & manuscrits dtt raesme Monastere par un Religieux Benedictin de la Congretlation de Saint-Maur,
L’ABBAYE DE SAINT-JACUT (A.-M. T.).
La Révolution y a tout détruit ; de l’église abbatiale elle-mme il n’est pas rest pierre sur pierre. L’ernplacement du rnonastre est aujourd’hui occupé par une comrnunaut de Soeurs de l’Immacule-Conception, dites de $alnt-Mden. Ces bonnes religieuses ont érigé une statue de pierre representant le saint qui a laiss son horn & ce lieu bni, et au-dessous de laquelle se lit cette inscription magnifique dans sa simplicité: ET DE $MNTE (VEN, FIi,,RE DE SAINT GUNOLI ET DE SAINT {UETHENOC, DISCIPLE DE SAINT ]UDOC. G’est/t l’abbaye de $aint-Jacut que rnourut, le 3 juin t727, Dom Guy-Alexis Lobineau, bn- dictin de la Gongr6gation de Saint-Maur. En 1707 il avait publi6 les deux volumes in-folio de son Histor d B.ta#ne et en les Vies des aints de Brtagne. Dans la destruction de l’6glise abbatiale le tornbeau du savant historien disparut cornroe tout le reste; or, il y a que]ques ann6es, en traant une al16e de jardin, on trouva un cercueil en plornb portant encore gray6 le nora de Dom Lobineau; les ossements du c61bre historien y 6taicnt en totalit6. Le cercueil fur inhum6 sans pompe dans le cimetiere de la paroisse. Vers i886 ou , Mgr Bouch6, 6vque de Saint-t]rieuc et Tr6guier, a fait 61ever sur la tornbe un haut menhit de granit, supportant une croix, et presentant cette brave inscription irnite de celles qui taient ust6es aux premiers sigcles de IYtge breton: DOMNI Loamgau Gaux (M. Guillotin de (orson, Mdlanles historiques, o.e srie, p.
