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96 LE KORAN.  
    jardins arrosés de courants d’eau, où ils demeureront éternellement ; c’est la récompense de ceux qui font le bien. Mais ceux qui ne croient pas, qui traitent nos signes de mensonges sont voués à l’enfer.
  1. Ô croyants ! N’interdisez point les choses bonnes dont Dieu vous a permis l’usage, et n’allez pas au-delà, car Dieu n’aime pas ceux qui dépassent la limite.
  2. Nourrissez-vous des aliments que Dieu vous accorde, des aliments licites et bons, et craignez ce même Dieu qui est l’objet de votre croyance.
  3. Il ne vous châtiera pas pour une méprise dans vos serments, Mais il vous châtiera à cause de vos engagements sérieux que vous violeriez ; Et l’expiation d’une telle violation sera la nourriture de dix pauvres, nourriture de qualité moyenne et telle que vous la donnez à vos familles, ou bien leur vêtement, ou bien l’affranchissement d’un esclave. Celui qui sera hors d’état de satisfaire à cette peine jeûnera trois jours. Telle sera l’expiation de vos serments violés, quand vous aurez juré. Observez donc vos serments. C’est ainsi que Dieu vous manifeste ses signes, afin que vous soyez reconnaissants.
  4. Ô croyants ! le vin, les jeux de hasard, les statues[1] et le sort des flèches[2] sont une abomination inventée par Satan ; abstenez-vous-en, et vous serez heureux.
  5. Satan désire exciter la haine et l’inimitié entre vous par le vin et le jeu, et vous éloigner du souvenir de Dieu et de la prière. Ne vous en abstiendrez-vous donc pas ? Obéissez à Dieu, obéissez au prophète, et tenez-vous sur vos gardes ; car, si vous vous détournez, sachez que l’apôtre n’est obligé qu’à la prédication.
  6. Ceux qui croiront et qui auront fait le bien ne seront pas regardés comme coupables à cause de ce qu’ils mangent, s’ils ont cru et s’ils sont pénétrés de la crainte de Dieu, s’ils font le bien

  1. Le mot du texte ansab, pluriel de nasb, se disait de ces pierres élevées dans certains endroits sacrés, et sur lesquelles on versait quelquefois de l’huile, cérémonie commune à plus d’un peuple de l’antiquité. (Voy. la Genèse, ainsi que les Caractères de Théophraste.) Ce même mot est employé plus haut (verset 4, chap. V), en parlant des autels des idolâtres, qui n'étaient que des pierres élevées au-dessus du sol. La tradition a étendu ce mot à toutes les figures, au point que les rigoureux observateurs de la lettre du Koran ne se servent pas, dans le jeu d’échecs, de figures qui représentent des êtres animés. Les Persans et les Indiens entendent plus largement ce précepte du Koran.
  2. Les Arabes idolâtres avaient coutume de consulter le sort au moyen de flèches déposées chez les gardiens du temple de La Mecque.