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  CHAPITRE V. 85
    pectez ceux qui se pressent à la maison de Dieu pour y chercher la grâce et la satisfaction de leur Seigneur.
  1. Quand vous êtes rendus à l’état profane[1], vous pouvez vous livrer à la chasse. Que le ressentiment contre ceux qui cherchaient à vous repousser de l’oratoire sacré ne vous porte pas à des actions injustes. Aidez-vous plutôt mutuellement à pratiquer le bien et la piété ; mais ne vous aidez point dans le mal et dans l’injustice, et craignez Dieu, car ses châtiments sont terribles.
  2. Les animaux morts, le sang, la chair de porc, tout ce qui a été tué sous l’invocation d’un autre nom que celui de Dieu[2] ; les animaux suffoqués, assommés, tués, par quelque chute ou d’un coup de corne ; ceux qui ont été entamés par une bête féroce, à moins que vous ne les ayez purifiés par une saignée, ce qui a été immolé aux autels des idoles ; tout cela vous est défendu. Ne vous les partagez pas en consultant les flèches, car ceci est une impiété aujourd’hui[3]. Le désespoir attend ceux qui ont renié votre religion ; ne les craignez point, craignez-moi.
  3. Aujourd’hui[4] j’ai parfait votre religion et mis le comble à mes bienfaits pour vous. Il m’a plu de vous donner l’islam pour religion. Celui qui cédant à la nécessité de la faim, et sans dessein de mal faire, aura transgressé nos dispositions[5], celui-là sera absous, car Dieu est indulgent et miséricordieux.
  4. Ils te demanderont ce qui leur est permis. Réponds-leur : Les choses bonnes vous sont permises. La proie des animaux de chasse que vous aurez dressés à la manière des chiens, d’après la science que vous avez reçue de Dieu, vous est permise. Mangez

  1. C’est-à-dire, quand vous n’êtes plus revêtus de l’ihram, vêtement du pèlerinage, et en tenue du pèlerinage de la Mecque.
  2. Les Arabes, en tuant le gibier à la chasse, invoquaient les noms de leurs divinités. Mahomet ordonne en ce cas d’invoquer le nom de Dieu par la formule bismillah (au nom de Dieu).
  3. Les Arabes idolâtres avaient coutume de se partager un chameau égorgé en tirant au sort à qui appartiendrait telle ou telle partie de l’animal ; cela se faisait au moyen de flèches sans fer et non empennées, conservées au nombre de sept dans le temple de la Caaba.
  4. Selon les commentateurs sonnites, le mot aujourd’hui, employé dans ces versets, s’applique non pas à tel ou tel jour précis, mais à tout le temps de la mission de Mahomet. Il en est autrement des chiites, partisans d’Ali, gendre de Mahomet. Ils soutiennent que ces versets ont été révélés le jour où Mahomet a mis la dernière main à son apostolat et à la législation de son peuple, en investissant son gendre Ali des fonctions de l’imamat auprès de l’étang de Khom, et en le nommant son successeur.
  5. Relatives aux aliments défendus.