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  CHAPITRE VII. 131
    ront pas, qui verront le sentier droit et ne le prendront pas pour leur route, mais qui, apercevant le chemin de l’égarement, le prendront pour leur route.
  1. Il en sera ainsi, parce qu’ils ont traité mes signes de mensonges et n’y prêtaient aucune attention.
  2. Les œuvres de ceux qui traitent mes signes de mensonges et qui ne croient point à la vie future seront en pure perte. Seraient-ils récompensés autrement qu’ils n’ont agi ?
  3. Le peuple de Moïse prit, pendant son absence, un veau fait d’ornements d’or, un veau en corps et mugissant[1]. Ne voyaient-ils pas qu’il ne pouvait pas leur parler, ni les diriger dans le chemin droit ?
  4. Ils prirent ce veau pour l’adorer, et ils agirent avec iniquité.
  5. Et lorsqu’ils se furent repentis, et qu’ils eurent reconnu leur égarement, ils s’écrièrent : Si notre Seigneur n’a pas pitié de nous, et s’il ne nous pardonne nos péchés, nous sommes perdus.
  6. Moïse, revenu au milieu de son peuple, rempli de colère et de douleur, s’écria : C’est affreux ce que vous avez fait en mon absence ! Voulez-vous hâter l’œuvre de Dieu[2] ? Il jeta les tables de la loi, saisit son frère par la tête, le tirant à lui. — O fils de ma mère ! Dit Aaron, le peuple m’a ôté toute force : Peu s’en est fallu qu’il ne m’ait tué ; ne va pas réjouir mes ennemis par le spectacle de mon châtiment, et ne me mets pas au nombre des pervers.
  7. Seigneur ! S’écria Moïse, pardonne-moi et à mon frère ; donne-nous une place dans ta miséricorde, car tu es le plus miséricordieux.
  8. Ceux qui adorèrent le veau encourront sa colère et l’ignominie dans ce monde. C’est ainsi que nous rétribuerons ceux qui forgent des mensonges.
  9. Ceux qui, après avoir commis une mauvaise action, re-

  1. Les commentaires ne nous donnent aucune explication satisfaisante de ce passage. Le veau, disent-ils, a été fait d’ornements d’or que les Israélites avaient enlevés en quittant l’Égypte, et le Samaritain qui l’a fondu a jeté dans la bouche du veau une poignée de poussière ramassée sur les traces du cheval de l’ange Gabriel ; c’est par la vertu de cette poussière que le veau reçut la vie et se mit à mugir ; ou bien le Samaritain a su ménager la fonte de manière que le vent, en passant par la gueule du veau, lui faisait rendre un son semblable au mugissement d’un veau vivant. Tout cela n’explique pas encore les mots veau en corps ou corporel.
  2. L’affaire de Dieu, sa vengeance.