Page:Le Koran (traduction de Kazimirski).djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134 LE KORAN.  
    pas. Nous les avons éprouvés par le bien et par le mal, afin qu’ils reviennent à nous.
  1. De mauvais successeurs succédèrent à ceux-là ; ils sont héritiers du Livre (du Pentateuque), et ils reçoivent les biens périssables de ce vil monde pour prix de leur perversité[1], et disent : Cela nous sera pardonné ; et puis, si on leur en offre de nouveaux, ils les reçoivent encore. N’a-t-on pas reçu de leur part un engagement solennel, le pacte des Écritures, lorsqu’on leur a recommandé de ne dire sur Dieu que la vérité ? Ils (les juifs d’aujourd’hui) étudient cependant ce que ces Écritures contiennent ; et d’ailleurs le séjour de l’autre monde à plus de valeur pour ceux qui craignent Dieu, ne le comprendrez-vous pas ?
  2. Il a plus de valeur pour ceux qui s’attachent fermement au Livre, qui observent la prière ; et certes, nous ne ferons point périr la récompense des justes.
  3. Quand nous élevâmes la montagne de Sinaï comme un ombrage au-dessus de leurs tète, ils croyaient qu’elle allait tomber sur eux ; alors nous leur dîmes : Recevez ces tables que nous vous donnons, avec une ferme résolution de les observer, et souvenez-vous de ce qu’elles contiennent, afin que vous craigniez le Seigneur.
  4. Souvenez-vous que Dieu tira un jour des reins des fils d’Adam tous leurs descendants et leur fit rendre un témoignage contre eux[2]. Il leur dit : Ne suis-je pas votre Seigneur ? Ils répondirent : Oui, nous l’attestons. — Nous l’avons fait, afin que vous ne disiez pas au jour de la résurrection : Nous n’en savions rien.
  5. Afin que vous ne disiez pas : Nos pères associaient d’autres divinités à Dieu avant nous ; nous sommes leur postérité, nous perdras-tu pour les actions de ceux qui ont menti ?
  6. C’est ainsi que nous expliquons nos signes ; peut-être reviendront-ils à Dieu.
  7. Récite-leur (aux juifs) l’histoire de celui auquel nous avons fait voir un signe, et qui s’en détourna pour suivre Satan, et qui fut ainsi parmi les égarés[3].

  1. Comme, par exemple, des cadeaux avec lesquels on achetait leur décision ou l’altération des Écritures.
  2. Dieu fit comparaître un jour toutes les générations futures des hommes qui devaient naître d’Adam, pour leur faire prendre un engagement solennel d’obéissance, et afin que plus tard il pût leur rappeler ce pacte et se servir de leur propre témoignage contre eux.
  3. Selon les uns, il s’agit ici d’un juif qui d’abord reconnut dans Mahomet le prophète prédit par les Écritures, mais qui ensuite, par orgueil et par jalousie, refusa de croire à sa mission ; selon d’autres, il serait ici question de Balaam, le Chananéen, qui, refusant d’abord de maudire Moïse, se laissa dans la suite entraîner par les suggestions de Satan, et fut condamné à tirer la langue comme un chien.