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136 LE KORAN.  
  1. Que ne tournent-ils leurs regards vers le royaume des cieux et de la terre, et vers toutes les choses que Dieu a créées, pour voir si leur terme n’approche pas ? Et en quel autre livre croiront-ils, eux qui ne croient pas au Koran ?
  2. Celui que Dieu égarera ne trouvera plus de guide, Dieu le laissera errant sans connaissance.
  3. Ils te demanderont à quand est fixée l’arrivée de l’Heure. Dis-leur : La connaissance en est réservée à Dieu seul. Personne ne saurait en révéler le terme, excepté lui. Elle pèse aux cieux comme à la terre[1], et elle n’arrivera qu’inopinément.
  4. Ils te le demanderont comme si tu en avais la connaissance. Dis-leur : La connaissance en est chez Dieu ; mais la plupart des hommes ignorent cette vérité.
  5. Dis-leur : Je n’ai aucun pouvoir soit de me procurer ce qui m’est utile, soit d’éloigner ce qui m’est nuisible, qu’autant que Dieu le veut. Si je connaissais les choses cachées, je deviendrais riche, et aucun malheur ne pourrait m’atteindre. Mais je ne suis qu’un homme chargé d’annoncer des promesses et d’avertir le peuple des croyants.
  6. C’est lui qui vous a créés tous d’un seul individu, qui en a produit son épouse afin qu’il demeurât avec elle, et, lorsque l’homme eut cohabité avec elle, elle porta d’abord un fardeau léger, et marchait sans peine ; Puis, lorsqu’il devint plus pesant, les deux époux adressèrent cette prière à Dieu leur Seigneur : Si tu nous donnes un fils bien fait[2], nous te rendrons des actions de grâces.

  1. Non-seulement elle préoccupe la pensée des hommes, mais celle des anges aussi.
  2. Le mot du texte est salihan, qui veut dire juste, vertueux et bon. On pourrait donc traduire : si tu nous donnes un fils vertueux, prière toute naturelle dans la bouche de nos premiers parents ; cette acception même est la plus générale et la plus fréquente. Cependant on est convenu de donner à ce mot, dans ce passage, la signification de bien fait, de forme humaine, d’après les commentateurs qui racontent qu’Ève étant enceinte, Satan lui prédisait qu’elle mettrait au monde une brute ; Il promettait d’ailleurs de détourner d’elle ce malheur, à condition que l’enfant serait nommé Abdolhareth (serviteur du cultivateur), ou serviteur d’Alhareth, car Satan portait ce nom parmi les anges auxquels il se disait appartenir ; C’était un acte d’idolâtrie ; Car, dans le nom d’un homme, le mot serviteur ne doit jamais se joindre à un autre nom qu’à celui de Dieu. Dieu punit nos premiers parents de cet acte de rébellion. L’enfant ne vécut point. Quelques commentateurs combattent cette explication comme incompatible avec le caractère prophétique d’Adam, et appliquent le sens des versets en question à un des ancêtres de Mahomet, qui donna à ses enfants des noms du culte idolâtre. On pourrait objecter que les premiers mots du verset 189 ne sont applicables qu’à Adam.