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148 LE KORAN.  
    lorsqu’ils sont eux-mêmes témoins de leur infidélité ? Leurs œuvres deviendront nulles, et ils demeureront éternellement dans le feu.
  1. Que les temples de Dieu ne soient visités que par ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, qui observent la prière et font l’aumône, et qui ne craignent que lui ; ceux-ci seront peut-être dirigés dans la droite voie[1].
  2. Mettrez-vous ceux qui portent de l’eau aux pèlerins et visitent l’oratoire sacré, au même niveau que celui qui croit en Dieu et au jour dernier, qui combat dans le sentier de Dieu[2] ? Non, ils ne seront point égaux devant Dieu. Dieu ne dirige point les méchants.
  3. Ceux qui ont quitté leur pays, qui combattent dans le sentier de Dieu avec leurs biens et leurs personnes, occuperont un degré plus élevé devant Dieu. Ils seront bienheureux.
  4. Leur Seigneur leur annonce sa miséricorde, sa satisfaction, et les jardins ou ils goûteront des délices constantes.
  5. Ils y demeureront éternellement, à jamais ; car Dieu dispose d’immenses récompenses.
  6. O croyants ! N’ayez point pour amis vos pères et vos frères s’ils préfèrent l’infidélité à la foi. Ceux qui y désobéiraient seraient méchants.
  7. Si vos pères et vos enfants, vos frères et vos femmes, vos parents, et les biens que vous avez acquis, et le commerce dont vous craignez la ruine et les habitations dans lesquelles vous vous complaisez, vous sont plus chers que Dieu, son apôtre et la guerre sainte, attendez-vous à voir Dieu venir accomplir lui-même son œuvre. Dieu ne dirige point les méchants.
  8. Dieu vous a secourus dans maintes occasions, à la journée de Honeïn[3] où vous vous êtes complu dans votre grand nombre qui ne vous servit de rien : Quelque vaste qu’elle soit, la terre fut alors étroite pour vous, vous avez tourné le dos et pris la fuite.

  1. Ce mot peut être placé ici à dessein pour effrayer les idolâtres, puisque les croyants eux-mêmes ne sont pas sûrs d’être dirigés.
  2. Ceci s’adresse à quelques Arabes qui faisaient valoir les soins qu’ils prenaient des pèlerins comme un titre à la récompense de Dieu.
  3. La bataille de Honeïn, vallée située à trois milles de la Mecque, du côté de Taïef, fut donnée la huitième année de l’hégire. Mahomet y avait réuni jusqu’à douze mille combattants ; les tribus Hawazen et Thakif, en guerre avec Mahomet, n’y étaient qu’au nombre de quatre mille. Cette supériorité de forces inspira aux musulmans une grande présomption, que Dieu punit en jetant le désordre dans leurs rangs. Les musulmans prirent d’abord la fuite. Le courage de Mahomet et de ses parents finit par rallier les fuyards et réparer la défaite.