Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHAPITRE XII. | 185 |
-
rendue folle de lui. Nous trouvons qu’elle est dans une fausse voie manifeste !
- Lorsque la femme de l’Aziz eut entendu ces propos, elle envoya des invitations à ces femmes, prépara un banquet, et donna à chacune d’elles un couteau ; puis elle ordonna à Joseph de paraître. Dès qu’elles l’aperçurent, elles se mirent à s’extasier sur lui, et se coupaient les doigts par distraction[1], en s’écriant : Dieu nous garde ! ce n’est pas une créature humaine, c’est un ange ravissant.
- — Voilà, leur dit la femme de l’Aziz, celui qui m’a attiré vos blâmes. J’ai voulu le faire céder à mes désirs, mais il veut rester chaste ; si à l’avenir il ne fait pas ce que je lui ordonnerai, · il sera jeté dans un cachot et comptera parmi les plus misé- rables.
- — Seigneur ! s’écria Joseph, la prison est préférable au crime auquel ces femmes me convient ; et si tu ne détournes pas de moi leurs artifices, je cèderai à mon inclination pour elles et je serai du nombre des insensés.
- Dieu l’exauça et détourna de lui leurs machinations, car il entend et sait tout.
- Cependant il leur plut, même après les preuves de son innocence, de le jeter pour quelque temps dans un cachot.
- Deux hommes furent en même temps emprisonnés avec lui. L’un d’eux dit : J’ai rêvé cette nuit que je pressais du raisin. Et moi, dit l’autre, j’ai rêvé que je portais sur ma tête des pains et que les oiseaux venaient becqueter. — Donne-nous l’interprétation de ces songes, car nous te regardons comme un homme vertueux[2].
- Joseph leur répondit : On ne vous aura pas encore apporté votre nourriture journalière, que je vous aurai explique vos songes avant qu’ils se réalisent. Cette science me vient de Dieu, qui me l’a enseignée ; car j’ai abandonné la religion de ceux qui ne croient point en Dieu et qui nient la vie future.
- Je professe la religion de mes pères, Abraham, Isaac et Jacob ; nous n’associons aucune créature à Dieu. Cela vient de la faveur de Dieu envers nous comme envers tous les hommes ; mais la plupart des hommes ne sont point reconnaissants.
- O mes camarades de prison ! est-ce une multitude de