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  CHAPITRE II. 21
    le bon chemin. Répondez-leur : Nous sommes plutôt de la religion d’Abraham, vrai croyant, et qui n’était point du nombre des idolâtres.
  1. Dites : Nous croyons en Dieu et à ce qui a été envoyé d’en haut à nous, à Abraham et à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux douze tribus ; nous croyons aux livres qui ont été donnés à Moïse et à Jésus, aux livres accordés aux prophètes par le Seigneur ; nous ne mettons point de différence entre eux, et nous nous abandonnons à Dieu.
  2. S’ils (les juifs et les chrétiens) adoptent votre croyance, ils sont dans le chemin droit ; s’ils s’en éloignent, ils font une scission avec nous ; mais Dieu vous suffit, il entend et sait tout.
  3. C’est là le baptême de Dieu ; et qui peut mieux donner le baptême que Dieu[1] ? C’est lui que nous adorons.
  4. Dis-leur : Disputerez-vous avec nous au sujet de ce Dieu qui est notre Seigneur et le vôtre ? Nous avons nos actions, et vous avez les vôtres. Nous sommes sincères envers Dieu.
  5. Direz-vous qu’Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les douze tribus, étaient juifs ou chrétiens ? Dis-leur : Qui donc est plus savant, de Dieu ou de vous ? Et qui est plus coupable que celui qui cache le témoignage dont Dieu l’a fait le dépositaire ? Mais Dieu n’est point inattentif à ce que vous faites.
  6. Ces générations ont disparu. Elles ont emporté le prix de leurs œuvres, de même que vous emporterez celui des vôtres. On ne vous demandera point compte de ce qu’elles ont fait.
  7. Les insensés parmi les hommes demanderont : Qu’est-ce qui les a détournés de leur Kebla[2], de celle qu’ils avaient d’abord adoptée ? Réponds-leur : L’Orient et l’Occident appartiennent au Seigneur ; il conduit ceux qu’il veut dans le droit chemin.
  8. C’est ainsi que nous avons fait de vous, Ô Arabes ! Une

  1. Par baptême, les commentateurs entendent la religion que Dieu établit pour les hommes en les créant, et dont les marques subsistent dans l’homme, de même que les traces de l’eau sur les vêtements du baptisé. Cette interprétation est loin d’être satisfaisante. Mahomet n’a-t-il pas plutôt employé ce mot en vue des chrétiens, pour dire que c’est sa religion qui était une vraie renaissance qu’ils devaient adopter ? Nous ferons observer, en passant, que le mot dont se sert ici Mahomet, sebgha, signifie littéralement la même chose que baptême, proprement : immersion ; mais que les chrétiens se servent aujourd’hui du mot ta’mid (confirmation).
  2. Dans ce verset Mahomet fait allusion aux non musulmans qui, en voyant les musulmans se tourner tantôt d’un côté du ciel, tantôt de l’autre en faisant la prière, ne pouvaient pas s’expliquer ce changement.