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  CHAPITRE XVI. 217
  1. Son pouvoir s’étend sur ceux qui s’éloignent de Dieu et qui lui associent d’autres divinités.
  2. Si nous remplaçons dans ce Koran un verset par un autre (Dieu connaît mieux que qui que ce soit ce qu’il révèle), ils disent que tu l’inventes toi-même. Non ; mais la plupart d’entre eux ne savent rien.
  3. Dis-leur que l’Esprit de sainteté te l’a réellement apporté de la part de ton Seigneur pour affermir les croyants, pour les diriger, et pour annoncer d’heureuses nouvelles aux musulmans.
  4. Nous savons bien qu’ils disent : Un homme l’instruit. — La langue de celui qu’ils veulent indiquer indirectement[1] est une langue barbare, tandis que le Koran est un livre arabe clair.
  5. Certes Dieu ne dirige point ceux qui ne croient point en ses signes ; un châtiment cruel leur est réservé.
  6. Ceux qui ne croient point aux signes de Dieu commettent un mensonge ; ils sont des menteurs.
  7. Quiconque, après avoir cru, redevient infidèle, s’il y est contraint par la force, et si son cœur persévère dans la foi[2], n’est pas coupable ; mais la colère de Dieu s’appesantira sur celui qui ouvre son cœur a l’infidélité, et un châtiment terrible l’attend.
  8. Et cela pour prix de ce que les infidèles ont préféré la vie de ce monde à celle de l’autre. Dieu ne dirige point les infidèles.
  9. Ce sont ceux sur les cœurs, les yeux et les oreilles de qui Dieu a apposé un sceau. Ils ne se doutent de rien, et certes ils seront les malheureux de l’autre monde.
  10. Mais Dieu est indulgent et plein de miséricorde pour ceux qui ont quitté leur pays après y avoir subi des épreuves, qui depuis ont combattu pour la cause de Dieu et supporté tout avec patience.

  1. Cet homme qui était censé instruire Mahomet dans la Bible, était selon les uns Djebr-er-Roumi, c’est-à-dire grec, ou romain d’Orient, esclave d’Amir de Hadramaut ; selon d’autres, Mahomet était accusé par les Arabes de puiser ses prétendues révélations chez deux individus, Djebr et Yesar, fabricants de sabres établis à la Mecque, adonnés à la lecture du Pentateuque et de l’Évangile : selon d’autres, c’était Salman le persan, un des hommes les plus dévoués à Mahomet et à sa famille. Ce passage prouve, dans tous les cas, que la personne à laquelle les Arabes faisaient allusion, était un étranger. L’expression langue barbare est l’équivalent du mot adjemi, qui se dit de tout idiome non arabe.
  2. Proprement, rassuré, tranquillisé par la foi, c’est l’expression dont on se sert toujours en parlant de musulmans qui par crainte ont embrassé une autre religion quoique au fond ils soient musulmans.