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26 LE KORAN.  
    un esclave, et une femme pour une femme[1]. Celui auquel une remise de cette peine (du talion) sera faite par son frère[2] doit être traité avec humanité, et il doit à son tour s’acquitter généreusement envers celui qui lui fait une remise[3].
  1. C’est un adoucissement[4] de la part de votre Seigneur et une faveur de sa miséricorde ; mais quiconque se rendra coupable encore une fois d’un crime pareil sera livré à un châtiment douloureux.
  2. Dans la loi du talion est votre vie[5], Ô hommes doués d’intelligence ! Peut-être finirez-vous par craindre Dieu.
  3. Il vous est prescrit que lorsqu’un d’entre vous est près de mourir, il doit laisser par testament quelque bien à ses père et mère et à ses proches d’une manière généreuse. C’est un devoir pour ceux qui craignent Dieu.
  4. Celui qui, après avoir entendu les dispositions du testateur au froment de sa mort, les aura altérées, commet un crime[6] Dieu voit et entend tout.
  5. Celui qui, craignant une erreur ou une injustice de la part du testateur, aura réglé comme il convient les droits des héritiers, n’est point coupable. Dieu est indulgent et miséricordieux.
  6. Ô croyants ! le jeûne vous est prescrit, de même qu’il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Craignez le Seigneur.
  7. Le jeûne ne durera que pendant peu de jours. Mais celui qui est malade ou en voyage et qui n’aura pas pu accomplir le jeûne dans le temps prescrit) jeûnera dans la suite un nombre de jours égal. Ceux qui, pouvant supporter le jeûne, le rompront, donneront à titre d’expiation la nourriture d’un pauvre. Quiconque accomplit volontairement une œuvre de dévotion en retire

  1. Le Koran, en général, est très-bref dans ses dispositions législatives tant civiles que pénales. La Sonna ou la tradition a dû y suppléer de bonne heure. C’est ainsi qu’en développant le sens de ce verset, on applique la loi du talion à l’homme meurtrier d’une femme. Dans l’application de la peine, on a encore égard à la religion du coupable : un esclave croyant n’est pas puni de mort pour le meurtre d’un homme libre, mais infidèle.
  2. Par frère, il faut entendre ici un autre homme, un Arabe, surtout un croyant.
  3. C’est là, d’après tes commentateurs, le sens de ce passage très concis.
  4. À la rigueur de la loi du talion.
  5. Cela veut dire que la crainte des représailles contient les hommes et les éloigne du meurtre.
  6. Le texte porte : Son crime retombe sur ceux qui les dénaturent, c’est-à-dire qu’on ne saurait faire un reproche au testateur des dispositions défavorables, qu’on lui attribut, mais bien à celui qui les à altérées en les rapportant.