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  CHAPITRE XXXIII. 337
    avant eux ? Ils foulent cependant les anciennes demeures de ces peuples. Il y a des signes dans ceci. Ne l’entendent-ils pas ?
  1. Ne voient-ils pas comme nous poussons devant nous l’eau contenue dam les nuages vers un pays aride, et comme nous faisons germer les blés dont ils se nourrissent, eux et leurs troupeaux ? Ne le voient-ils pas ?
  2. Ils demanderont : Quand donc viendra ce dénoûment ? Dites-le, si vous êtes sincères.
  3. Dis-leur : Au jour du dénoûment, la foi des infidèles ne servira de rien[1]. On ne leur accordera plus de délai.
  4. Éloigne-toi d’eux et attends. Ils attendent aussi.

CHAPITRE XXXIII.

LES CONFÉDÉRÉS[2].


Donné à Médine. — 73 versets.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux


  1. O prophète ! crains Dieu et n’obéis point aux infidèles ni aux hypocrites. Dieu est savant et sage.
  2. Suivez plutôt ce qui a été révélé par Dieu. Il connaît nos actions.
  3. Mets ta confiance en Dieu ; il te suffit d’avoir Dieu pour patron.
  4. Dieu n’a pas donné deux cœurs à l’homme[3] ; il n’a pas fait que vos épouses que vous pouvez répudier soient pour vous comme vos mères, ni que vos enfants adoptifs soient comme vos propres enfants. Ces mots ne sont que dans votre bouche[4]. Dieu seul dit la vérité et dirige dans le droit chemin.

  1. Il ne servira de rien aux infidèles de croire lorsque le jugement dernier sera arrivé.
  2. L’inscription du chapitre lui vient de ce qu’il a été révélé (ou au moins une partie) à Médine, assiégée, à l’instigation des juifs de Nadhir, pendant environ vingt jours par quelques tribus confédérées. Le mot alahzab, que nous traduisons ici par confédérés, est rendu quelquefois par partis.
  3. Mot à mot : Dieu n’a pas placé deux cœurs dans l’intérieur de l’homme.
  4. Les Arabes avaient coutume de dire à la femme qu’ils répudiaient, sans cependant la renvoyer de la maison ni la reprendre, ces mots : « Que ton dos soit dorénavant pour moi comme le dos de ma mère. » Mahomet condamne cette coutume. Il lève également les scrupules de ceux qui, regardant leurs fils adoptifs comme leurs propres enfants, s’interdisaient le mariage avec les femmes que ceux-ci avaient répudiées. On verra au verset 37 les motifs de cette dispense. Par les mots : Dieu n’a pas donné deux cœurs à l’homme, on entend que l’homme ne peut pas avoir une affection égale pour ses propres enfants et pour ceux qu’il a adoptés.