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64 LE KORAN.  
    d’un seul individu ; il créa de lui sa compagne, et puis de ces deux être il fit sortir tant d’hommes et de femmes. Craignez le Seigneur au nom duquel vous vous faites des demandes mutuelles[1], et respectez les entrailles qui vous ont portés ; certes Dieu vous observe.
  1. Restituez aux orphelins majeurs leurs biens ; ne substituez pas le mauvais (de vos biens) au bon (qui leur appartenait). Ne consumez pas leur héritage en le confondant avec le vôtre ; c’est un crime énorme.
  2. Si vous craignez de n’être pas équitables envers les orphelins, n’épousez, parmi les femmes qui vous plaisent, que deux, trois ou quatre. Si vous craignez encore d’être injustes, n’en épousez qu’une seule ou une esclave[2]. Cette conduite vous aidera à ne pas être injustes. Assignez librement à vos femmes leurs dots[3], et, s’il leur plaît de vous en abandonner quelque chose de plein gré, jouissez-en commodément et à votre aise.
  3. Ne confiez pas aux ineptes[4] les biens que Dieu a confiés à vos soins comme un fonds ; mais, les gérant vous-mêmes, fournissez leur sur ce fonds la nourriture et les vêtements, et tenez-leur toujours un langage doux et honnête.
  4. Éprouvez les facultés intellectuelles des orphelins jusqu’à l’âge où ils pourront se marier, et si vous leur trouvez un jugement sain, alors remettez-leur leur fortune. Gardez-vous de la consumer par la prodigalité, et ne vous hâtez pas de la leur confier.
  5. Seulement, parce qu’ils ont grandi ; que le tuteur riche s’abstienne de toucher au bien de ses pupilles. Celui qui est pauvre ne doit en user qu’avec discrétion.
  6. Au moment où vous leur remettez leurs biens, faites-vous

  1. Car les Arabes avaient coutume de dire, en demandant quelque chose : « Au nom de Dieu, faites ou dites-moi quelque chose. »
  2. Il y a dans le texte : Ce que vos mains droites ont acquis , expression consacrée pour désigner une esclave achetée à prix d’argent, ou une captive prise à la guerre.
  3. Il est nécessaire de faire observer ici (et cette observation s’appliquera à tous les passages analogues du Koran) que le mot sadouka traduit ordinairement par dot, est l’argent on les objets de prix que l’homme donne aux parents de la femme qu’il épouse. Ce n’est donc pas la femme qui apporte quelque chose à son mari, mais le mari qui apporte une dot.
  4. Le mot ineptes s’applique ici aux orphelins mineurs capables de faire un mauvais usage de leur héritage et de le gaspiller par la légèreté propre au (jeune age)