Page:Le Koran (traduction de Kazimirski).djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78 LE KORAN.  
  1. N’était la grâce de Dieu et sa miséricorde envers toi, une partie d’entre ceux qui avaient résolu de t’égarer auraient réussi ; mais ils n’ont égaré qu’eux-mêmes et n’ont pu te nuire[1]. Dieu a fait descendre sur toi le Livre et la sagesse ; il t’a appris ce que tu ne savais pas. La grâce de Dieu a été grande envers toi.
  2. Rien de bon n’entre dans la plupart de leurs entretiens secrets. Mais celui qui recommande l’aumône ou une bonne action, ou la concorde entre les hommes, s’il le fait par le désir de plaire à Dieu, recevra certainement de nous une récompense magnifique.
  3. Celui qui fera scission avec le prophète depuis que la vraie direction lui a apparu, celui qui suivra une autre route que celle des croyants, à celui-là nous tournerons le dos, de même qu’il nous l’a tourné à nous, et nous l’approcherons du feu de la géhenne. Quel affreux dénouement !
  4. Ce que Dieu ne pardonnera pas, c’est qu’on lui associe d’autres divinités ; il pardonnera tout le reste à qui il voudra, car quiconque lui associe d’autres dieux est sur une fausse route bien éloignée de la vraie.
  5. Ils invoquent les divinités femelles plutôt que Dieu[2] ? ; plutôt que Dieu, ils invoquent Satan le rebelle.
  6. Que la malédiction de Dieu soit sur lui. Il a dit : Je m’empare d’une certaine portion de tes serviteurs ; je les égarerai, je leur inspirerai des désirs, je leur ordonnerai de couper les oreilles de certains animaux, je leur ordonnerai d’altérer la création de Dieu[3], Quiconque prend Satan pour patron plutôt que Pieu, celui-là est perdu d’une perte évidente.
  7. Il leur fait des promesses et leur inspire des désirs ; mais Satan ne promet que pour aveugler.
  8. Ceux-là auront la géhenne pour demeure, et ils ne lui trouveront point d’issue.
  9. Pour ceux qui croient et pratiquent les bonnes œuvres, nous les introduirons dans les jardins arrosés de courants d’eau ;

  1. Ceci doit se rapporter à un vol commis par un des fils d’un compagnon de Mahomet, vol dont le prophète aurait voulu rejeter la culpabilité sur un juif. Mahomet était déjà sur le point de donner gain de cause à son coreligionnaire, lorsque les versets 112 et 113 lui furent révélés.
  2. Les Arabes adoraient Lat, Ozza et Menat, qu’ils croyaient être filles de Dieu.
  3. Mahomet s’élève ici contre certaines coutumes des Arabes idolâtres. Les commentateurs pensent que par les mots : je leur ordonnerai de changer, d’altérer la création de Dieu, Mahomet a voulu condamner la castration des esclaves, les marques imprimées sur leurs visages et leurs corps, la coutume d’affiler les dents, et le crime contre nature, tant parmi les hommes que parmi les femmes.