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CHAPITRE V. | 89 |
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dant quarante ans. Ils erreront dans le désert ; et toi, cesse de te tourmenter à cause de ce peuple d’impies.
- Raconte-leur l’histoire telle qu’elle est de ceux des fils d’Adam qui présentèrent leurs offrandes[1]. L’offrande de l’un fut acceptée, celle de l’autre fut rejetée. Ce dernier dit a son frère : Je vais te tuer. — Dieu, répondit l’autre, ne reçoit des offrandes que des hommes qui le craignent.
- Quand même tu étendrais ta main sur moi pour me tuer, je n’étendrais pas la mienne pour t’ôter la vie, car je crains Dieu, le maître de l’univers.
- J’aime mieux que toi seul en sortes, chargé de mes péchés et des tiens, et que tu sois voué au feu, récompense des pervers.
- Et son âme (sa passion) l’entraîna au meurtre de son frère : Il le tua et fut au nombre des perdus.
- Dieu envoya un corbeau qui grattait la terre pour lui montrer comment il devait cacher le crime commis sur son frère. Malheureux que je suis ! S’écria le meurtrier, suis-je devenu débile au point de ne pas pouvoir, comme ce corbeau, cacher le crime commis sur mon frère[2] ? Caïn était déjà au nombre des repentants.
- C’est pourquoi nous avons écrit cette loi pour les enfants d’Israël : Celui qui aura tué un homme sans que celui-ci ait tué un homme ou semé le désordre dans le pays[3], sera regardé comme le meurtrier du genre humain ; et celui qui aura rendu la vie a un homme sera regardé comme s’il avait rendu la vie a tout le genre humain.
- Nos envoyés ont paru au milieu d’eux accompagnés de signes évidents ; mais, même après l’apparition de ces signes, la plupart des hommes commettaient des excès.
- Voici quelle sera la récompense de ceux qui font la guerre à Dieu et à son envoyé, et qui emploient toutes leurs forces à commettre des désordres sur la terre : Vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix ; vous leur coupe-
- ↑ C’est l’histoire de Caïn et d’Abel. Les mahométans appellent le premier Kabil, et le dernier Habil, mais ces deux noms ne se trouvent nulle part dans le Koran ; c’est la tradition qui y supplée.
- ↑ Un corbeau, disent les commentateurs, en avait tué un autre et l’enterra en grattant la terre.
- ↑ Le mot feçad du texte, que nous traduisons par désordre, signifie proprement corruption ; il s’applique aux violences, aux brigandages commis sur les grands chemins et à la propagation de l’idolâtrie, qui est la corruption du culte simple d’un seul Dieu ; le verset en question prescrit par conséquent la mort de l’idolâtre.