Page:Le Littré de la Grand'Côte, éd. 1903.pdf/181

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Au sens de capable : Il n’est pas f…ichu de le faire.

Avec mal, signifie mal disposé, souffrant. Je me sens tout mal f…ichu ce matin.

Se substitue à mettre, faire (voy. faire). Nous nous en sommes f…ichu pour nos trente sous chacun, mais aussi nous avons bien dîné !

M. Allumbert, le grand ami de mon grand, avait de belles qualités : il était fort bonhomme, bon buveur (il buvait ses quatorze pots par jour), mais coléreux. Il fit une maladie. En ce temps l’on n’avait point de sœurs du Bon-Secours, mais des garde-malades, la plupart du temps bonnes gaillardes. Un jour que la garde voulait lui faire prendre un lavement, il s’emporta et lui dit violemment : Allez vous faire f… ! À quoi la garde de répondre avec douceur : Allez-y vous, Monsieur, moi j’en viens.

Au sens de donner : Je vous f…iche mon billet que… (voy. billet).

FOYÈRE, s. f. — Dalle mince et longue, en pierre polie ou en marbre, placée au devant d’un foyer de cheminée.

FRACTURER. — Molard repousse l’expression fracturer une porte, et, en effet l’Académie n’admet fracturer que comme terme de chirurgie. C’est un comble, suivant l’expression à la mode ; mais Littré dit très bien, sous une forme générale : « Fracturer, rompre la continuité d’un corps solide. »

FRAÎCHE. — À la fraîche, qui veut boire ? Cri des marchands de coco. Dans cette phrase, fraîche est une curieuse « substantialisation » de l’adjectif. Comp. à la forcée (voy. ce mot).

FRAICHEURS, s. f. pl. — Rhumatismes. J’ai de douleurs dans le cropion. — C’est des fraicheurs. On dit aussi Prendre des fraicheurs, pour prendre des rhumatismes. — Métonymie du premier genre, la cause pour l’effet.

FRAISES :

\relative c'' {
  \time 4/4
  \omit Staff.TimeSignature 
  \omit Score.BarLine
  \stemDown
  \key g \major 
  d2. g4 d1
  d4 b g a b1 b4
  \undo \omit Score.BarLine
  \bar "|."
}
\addlyrics {
  Frai -- ses fraich’ ! Oh, les bel -- les frai -- ses !
}

Notre sieur Marius Bardoire, de l’Académie, me communique une autre version du cri probablement plus moderne :

\relative c'' {
  \stemUp
  \numericTimeSignature
  \time 3/4
  d2 e4
  d2 e8 r
  \time 2/2
  e2 d
  c2. d4
  d2 d8 r
  \bar "|."
}
\addlyrics {
  Fraise, ô frai -- se, ô les bel -- les frai -- ses !
}

Nos plus jolies fraises viennent des bois de Courzieux.

Jadis il m’arrivait quelquefois de déjeûner au café de la Perle. Un jour, amenant un ami pour déjeûner, j’avise un joli panier de fraises. Tiens, fis-je, déjà des fraises ! — Oh ça, reprit le garçon en clignant finement de l’œil, ça n’est pas dans vos prix ! Ces garçons de café sont malhonnêtes.

FRANC, ANCHE, adj. — Franc comme l’or. Se dit de quelqu’un de très franc, de très sincère. L’or est souvent pris comme symbole de chose parfaite.

Franc comme l’osier. Ici, j’ai plus de peine à comprendre l’idée. Est-ce parce que l’osier ne se greffant pas, il est toujours franc de pied ?

Franc de collier. Humbert exige qu’on dise franc du collier. C’est bien chercher les poux parmi la paille. Littré donne en exemple « cheval franc de collier ». Comp. franc de pied.

FRANC, adv. — Tout à fait, entièrement. Ce vin est franc bon… La roue a passé franc à côté de ma jambe.

FRANCE. — À la nouvelle France, À la nouvelle mode. Il s’est fait bâtir une maison à la nouvelle France. Cette expression, fort répandue en 1830-1840, alors que les