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sur M. Z…, qui était, en effet, très bien, mais d’une taille remarquablement exiguë. — Protestations de la jeune fille, disant qu’elle ne voulait pas « d’un nambot ! » — Allons donc ! fit la mère, je te dis que ces petits hommes comme ton père, ça fait un usage de pauvre ! (Historique.)

USAGÉ, ÉE, adj. — Se dit d’une personne qui a de l’usage. M. Menillard est usagé : on voit qu’il a fréquenté dans les grandeurs. — Je crois bien, il a été dix ans portier dans une des meilleures maisons de Lyon !

USE, adj. des 2 g. — Usé, ée. — Ma vagnotte a fait six ans ; elle commence à être use. — Sur la formation, voy. arrête.


V


VACHARD, ARDE, s., terme péjoratif. — Se dit d’une personne paresseuse, molle. Petasson est un vachard ; i se lève à la piquette de dix heures. — De vache.

VACHARDER, v. n. — Faire le vachard.

VACHARDISE, s. f. — Habitude de vachar-der.

VACHE, s. f. — Être vache, terme péjoratif, Être indolent, paresseux, mou. Je me sens vache aujourd’hui, disait un bon mari de ma connaissance. — Si encore tu n’étais vache que de jour ! lui répondit sa femme.

La vache a bon pied, La personne dont s’agit est riche, on n’a rien à craindre avec elle. Locution favorite des entrepreneurs entre eux quand il s’agit d’induire un propriétaire en dépenses inutiles.

Prendre la vache et le veau, Épouser une fille qui a mis au levain.

Il mourrait plutôt la vache d’un pauvre homme. Se dit toutes les fois que l’on voit un gredin réchapper d’un danger.

VACHES, s. f. pl. — Éphélides ignéales que prennent aux jambes ceux qui se les chauffent trop longtemps et de trop près. — Métonymie signifiant que ceux qui s’exposent à prendre des vaches en sont (voyez vache).

VAGANAY, s. m. — Sur le plateau, se dit pour le soleil. Allons, recapille-toi, vela Vaganay que commence à chauffer, i t’emportera ta grippe. Quelques-uns en font un nom commun : le Vaganay. — L’origine est probablement historique. Vaganay est un nom assez fréquent à Lyon, mais j’ignore dans quelles circonstances un Vaganay a pu être comparé au soleil.

VAGISTAS, s. m. — Vasistas. C’est ce qu’on appelle un phénomène de dissimilation. Le voisinage des deux s rendant le mot peu commode à prononcer, la première a été remplacée par la douce correspondante j. Un excellent curé, mort évêque, je vous prie, me disait un jour qu’il voulait des vasislas à ses vitraux.

VAGNOTTE, s. f. — Redingote. C’est jourd’hui dimanche, ma coque ; faut mettre ta vagnotte. La vagnotte était jadis dans nos campagnes, parlant par respect, une sorte de bât pour les ânes. On a irrespectueusement comparé à un âne celui qui porte une vagnotte. — Peut-être le mot se rattache-t-il à vanne, objet formé d’osier.

VAISE. — Passer par Vaise. Se dit d’un objet volé. J’avais oublié mon parepluie au café ; quand je suis revenu, il avait passé par Vaise. Le dicton vient de ce que jadis Vaise était, comme l’Estérel et fa forêt de Bondy, tellement hanté par les voleurs, qu’on n’y passait qu’avec des transes. Il s’agit non du faubourg lui-même, mais de la route entre Vaise et Limonest, non loin duquel