Page:Le Livre de Marco Polo, citoyen de Venise, éd. Pauthier, 1865, tome 1.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

236 LE LIVRE DE MARC POL.

certes il a bien ce nom à droit, pour ce que chascun sache, par certain en vérité, que c’est le plus puissant homme de gens et de terres et de trésors qui onques fust ou monde, ne qui orendro’.t soit, du temps de Adam, notre premier pere, jusques aujourd’ui Et ce vous monstrerai tout appertement en ce notre livre que c’est voirs 3 ce que je vous ai dit ; et que chascun y sera contens comment il est le greigneur sires qui onques au mondes fust ne ore soit. Et veez ci la raison comment. CHAPITRE LXXVI.

Ci devise de la grant bataille que fist le grant Kaan contre Naian son oncle f pour entrer en seigneurie si comme il devoil. Il est voirs 1 que ce Cublay Kaan est de la droite lignie emperial de Ghinguis Kaan , le premier seigneur de tous les Tatars du monde. Et c’est li siesime " seigneur si comme je vous ai conté ça LXXVI. — a Ms. B. VI e ; ms. C. seizièmes. sixième. a Qui ait existé depuis Adam jusqu’à ce jour. — 3 Frai. LXXVI. — « Frai.

Argoun, fils d’Abaka, étant monté sur le trône, joignit sur la monnaie son nom à celui du Kaan. Gazan, fils d’Argoun, près duquel Marc Pol se rendit à son retour de Chine, avec son père et son oncle (ch. xviii, p. 30), et qui, pour recouvrer son trône, embrassa l’islamisme et prit le titre de Mahmoud, fit graver sur les monnaies son nom seulement, et retrancha celui du Kaâu, probablement par suite de la mort de Khoubilaï, qui eut lieu en 1294, à la première lune du printemps, âgé de quatre-vingt-quatre ans (voy. p. 32, n.) , Gazan n’étant parvenu au trône que le S octobre de l’année 1295. Il se déclara entièrement indépendant, et ne voulut plus qu’aucune autorité étrangère s’immisçât dans le gouvernement de ses États, qu’il ne tenait, disait-il, que de son épée.

Lorsque, en 1260, Khoubilaï monta sur le trône de la Chine (Rachid-ed-din, loco laudato), il adressa à Houlagou un rescrit impérial , par lequel il lui conférait la souveraineté de toutes les contrées qui s’étendent depuis l’Oxus jusqu’aux extrémités de l’Égypte et de la Syrie. Abaka, fils d’ Houlagou, ne voulut recevoir la couronne qu’après l’investiture du souverain de la Chine. « Khoubilaï-Kaân est notre suzerain, dit-il ; peut-on s’asseoir sur le trône sans son ordre ? » Dans l’année 1270, on vit arriver à la cour du roi de Perse des ambassadeurs du Kaân (Khoubilaï) apportant pour Abaka une couronne, une robe d’honneur et un diplôme qui déclarait Abaka successeur de son père Houlagou, et enjoignait à tous les princes de sa famille de lui obéir et d’exécuter fidèlement ses ordres, » îl-khan, était le titre que prenaient les souverains mongols de Perse, et signifie : khan vassal ou dépendant. Le titre de ^ Li> Ldt Khdhân se retrouve sur les monnaies des sultans ottomans.