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le lyon de nos pères

de saint Bonaventure, viennent ensuite les chapelles de saint Nicolas, patron des bateliers, et de saint Bernardin, patron des bouchers ; puis, celle autrefois dédiée

à l’Annonciation et qui est devenue, sous le vocable de saint Luc et saint Clair, la chapelle des peintres et des vitriers ; on y remarque le tombeau de Simon de Pavie, avec son épitaphe versifiée, en caractères gothiques, et, en face de l’autel, un petit tableau d’une grâce exquise, que l’on donne pour le chef-d’œuvre de Jacques Stella : Jésus Enfant adoré par des Anges (au Musée) : enfin, dans les dernières travées, saint Michel, aux fromagiers el aux poulaillers, et saint Hubert, aux fondeurs. — Quand nous aurons admiré l'Ascension, de Guillaume Perrier, la Vierge dans une gloire, d’Horace Le Blanc, et deux toiles de Jacques Blanchard, le plus habile coloriste parisien de ce temps, il nous resterait encore à visiter les autels de confréries, qui sont au milieu de l’église ; il n’y en a pas moins de trente — quatre autour de chaque pilier —, tous ornés de tableaux, de statues de saints pour la plupart en marbre. Saint Maurice, aux teinturiers de draps ; saint Christophe, aux portefaix : saint Claude, aux tourneurs et aux marchands de bois ; saint Crépin, aux cordonniers ; saint Eloi, aux maréchaux, charretiers et voituriers par terre ; saint Jean Porte-

Latine, aux compagnons imprimeurs… Chacune de ces confréries a sa fête particulière. Mais, c’est aux fêtes de l’octave de saint Bonaventure, qu’il faut voir l’élise tendue de tapisseries, les autels parés et étincelants de lumière, les bannières déployées alentour ; puis, la procession des reliques, à laquelle assistent les échevins, au milieu d’un immense concours de peuple, les salves d’artillerie exécutées par les bourgeois sur la place des Cordeliers, et, la nuit venue, les illuminations.

En sortant de l’église, nous remarquons, à notre gauche, au milieu de la place des Cordeliers, la vieille croix gothique où, pendant la peste de 1581 et 1582, le Chapitre de Saint-Nizier vint faire sa procession du dimanche des Rameaux. Dans la partie qui fait retour, au midi, vers la rue des Besicles et la rue de Bon-Rencontre, c’est un encombrement de charrettes, sous leurs bâches de toile