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Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/307

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le lyon de nos pères

Plusieurs siècles avant l’établissement de la Douane, cette place était occupée par une église, appelée Notre-Dame de Lyon, puis Notre-Dame du Pont, de la Saunerie, de la Graneterie, enfin de Saint-Eloi. Déjà réputée extrêmement ancienne au moyen âge, cette église jouissait de prérogatives exceptionnelles et, dès le commencement du xiie siècle, ses desservants prétendaient marcher au moins de pair avec les chanoines de Saint-Paul. Elle s’étendait dans la

largeur de la place actuelle ; son petit clocher carré, contenant plusieurs cloches, s’élevait au sud-ouest ; le chœur, de forme polygonale, était au nord-est, empiétant sur la rue, et, au long de la nef, étaient accolées cinq chapelles, basses et irrégulières, dédiées en l’honneur de la Sainte Vierge, de saint Eloi, de saint André, du Saint-Sépulcre et de saint Bernard. Cette église jouissait de tous les droits curiaux,. Chaque dimanche, on y bénissait l’eau et le pain ; il y avait, comme dans toutes les paroisses, une croix élevée sur une haute haste, et une bannière sur laquelle était représentée la Vierge portant l’Enfant-Jésus ; dans les processions, cette bannière suivait celle de Saint-George et précédait celles de Saint-Alban, de Saint-Vincent, Saint-Nizier et Saint-Just. Un cimetière attenait à l’église et un hôpital en dépendait : celui-ci était situé au côté nord de la place, un peu en retrait derrière les maisons qui ont leur façade au coin de la rue de la Saônerie. Enfin, non seulement l’oratoire, |’hôpital et le cimetière, mais encore la place au devant étaient lieux d’asile inviolables, pour toute personne poursuivie qui